FYI.

This story is over 5 years old.

Food

Par pitié, arrêtez d’organiser des barbecues dans des cimetières

Un rite païen que rien ne justifie - ni le goût des saucisses, ni la possibilité d'ouvrir une des sept portes de l'Enfer.
Image composée via Flickr users discoverwaikumetecemetery et haynes

Il y a quelques jours, la ville d’Otley en Angleterre accueillait un festival de bouffe et de boisson (le bien nommé Food & Drink Festival). On pouvait y trouver des masterclass de cuisine, une zone réservée aux enfants, plus de 45 commerçants spécialisés dans la vente de produits locaux et pas mal de bière.

Le pub de la ville (le bien nommé Otley Pub Club) participait aussi à la fête, tirant plusieurs litres d’une binouze en édition limitée baptisée la Chippend’Ale – probablement la seule au monde à avoir été brassée en hommage à un ébéniste du XVIIIe siècle. Il se passait plein de trucs à Otley ce jour-là. Tellement qu’un petit groupe de festivaliers avait même improvisé un barbecue dans le cimetière derrière l’église du village.

Publicité

Selon le Yorkshire Post, Peter Howard et son épouse rentraient chez eux quand ils ont soudain noté un épais nuage de fumée s’élevant au-dessus du cimetière de l’église paroissiale. « Imaginez notre surprise quand nous avons constaté que trois adultes et sept enfants étaient en train de profiter d’un barbecue », a commenté le témoin sur Facebook. « La nourriture était cuite au-dessus les pierres tombales. »

Si personne n’avait encore pensé à utiliser le caveau familial pour se faire une pierrade ou organiser un barbeuk chipolatas/entrecôtes au milieu des tombes, c’est probablement parce que les gens ne sont pas des païens (enfin pas ce genre de païens là).

Howard ajoute que sa femme est allée se plaindre directement auprès du groupe. Alors qu’elle soulignait le caractère incompatible de l’emplacement avec un gril, on lui aurait répondu : « Merci pour votre intervention, nous avons bien noté vos remarques ».

Howard a pris quelques clichés de la scène avant qu’un membre de la bande ne lui demande de les supprimer – arguant qu’il était illégal de prendre des enfants en photo. Howard a souligné qu’il n’avait pas l’intention de prendre les chiards en photo, seulement son interlocuteur « en train de faire un barbecue sur une tombe dans un lieu sacré ».

« J’ai appris que les employés du cimetière ont pris l’habitude de cuisiner sur leur lieu de travail pendant la pause déjeuner et ça me chagrine grandement » - Giuseppe Carta, maire

Publicité

Dans les commentaires sur sa page Facebook, Howard dit qu’il a appris par la suite que le groupe n’était pas « étranger » à la ville mais qu’ils n’avaient aucun lien de parenté avec les gens enterrés sous leur barbecue. « Le sujet est entre les mains des autorités religieuses » a-t-il conclu.

Les fans de barbecue d’Otley ne sont pas les seuls à avoir installé leur glacière et leur braseiro dans un cimetière. En décembre dernier, le maire d’une petite ville de Sicile avait déclaré être « indigné et mortifié » alors qu’une photo montrant des gens en train de faire des grillades contre le mur d’un cimetière circulait sur Facebook.

« J’ai appris que les employés du cimetière ont pris l’habitude de cuisiner sur leur lieu de travail pendant la pause déjeuner et ça me chagrine grandement », a déclaré Giuseppe Carta à The Local. « Je suis désolé pour ce qu’il s’est passé. Même si la ville n’est pas responsable, j’ai demandé des explications. »

En 2012, un cimetière du New Jersey avait organisé un barbecue festif à 40 $ l’entrée histoire de lever des fonds pour sa rénovation. Le chef Ramon Ruiz de los Santos était en train de griller steaks et blanc de poulet quand des inspecteurs sanitaires du Jersey City Health Department ont débarqué entre les tombes et mis un terme à la petite fiesta. Le chef a ensuite été inculpé pour vente illégale de nourriture sans license et pour avoir préparé des plats – les accompagnements des grillades – dans sa propre cuisine. Les inspecteurs sanitaires ont chargé les aliments sur des brouettes et ont tout emporté.

« C’était un drame », avait confié à NJ.com Eileen Markenstein, présidente du board du cimetière. « Un épisode malheureux pour un pauvre cimetière qui essaie simplement de survivre. »


Cet article a été préalablement publié sur MUNCHIES US