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Pourquoi étudier l'ADN des piments laisse augurer d'un monde meilleur

Comme les humains, les piments n'ont pas la même taille ou le même caractère. Et ils ont aussi un génome qui pourrait révolutionner leur culture.

Comme les humains, tous les poivrons ne se ressemblent pas. Ils ont différents goûts, formes, tailles ou couleurs et ont plus ou moins de caractère. Comme les humains, ils ne sont pas tous piquants de la même manière et ont un ancêtre commun.

Le Capsicum genus – qui aurait environ 16,8 millions d'années – ne vient pas d'Afrique mais d'Amérique du Sud. Ce qui ne l'empêche pas de finir aujourd'hui dans une bonne piperade.

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Après plusieurs siècles de croissance parallèle, humains et poivrons ont peaufiné leur relation jusqu'à ce que ces derniers deviennent un outil de cuisine classique. Aujourd'hui, ils sont non seulement utilisés pour rendre la bouffe meilleure, mais aussi pour leur impact plutôt positif sur la santé. Revers de la médaille : certains piments peuvent provoquer des hallucinations, entraîner l'évacuation d'une maison ou – cas extrême – la mort.

Une nouvelle étude génétique lève un voile sur ce fruit à l'origine de notre relation ambivalente avec la nourriture épicée. Dans une interview donnée au Scientific American, Mauro Grabiele – un scientifique ayant étudié 22 espèces de Capsicum – combine son savoir en matière de piments et la génétique pour comprendre leur origine

Par exemple, le poivre de Cayenne, le piment jalapeño, le tabasco ou le poivre doux descendent directement du piment andin aux 24 chromosomes.

Même si ce n'est pas le premier truc qu'on retient une fois en bouche, les poivrons ont beaucoup de points communs avec des aliments plus fades. « Leur origine est récente dans la famille des Solanacées parmi lesquelles on trouve les pommes de terre et les tomates », explique Grabiele, ajoutant que l'arbre généalogique des espèces de Capsicum remonte jusqu'à trois poivrons particuliers ; les piments andins avec 26 chromosomes, ceux à 24 chromosomes et des piments de la côte brésilienne.

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Pourquoi cette apparente obsession pour le passé pourrait être utile à la science moderne ? Tout d'abord, elle permet d'apprécier les liens qui existent entre les différents poivrons consommés aujourd'hui. Par exemple, le poivre de Cayenne, le piment jalapeño, le tabasco ou le poivre doux descendent directement du piment andin aux 24 chromosomes.

Surtout, les recherches génétiques menées par Grabiele auront sans doute une implication pratique dans le futur de la culture des poivrons. « Par exemple, le C. chacoense cultivé ou sauvage, les espèces sauvages C. annuum et C. baccatum peuvent être croisés et donner une progéniture particulièrement fertile », ajoute Grabiele.

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C'est marrant et ça sonne comme du latin, mais ce que veut dire Grabiele dans ce jargon scientifique c'est que les croisements d'espèces sauvages et cultivées pourraient avoir des répercussions énormes sur l'alimentation. Elles pourraient aboutir par exemple à des espèces de poivrons résistant à la sécheresse ou aux maladies. En d'autres termes, des poivrons bien costauds, plus abondants pour l'humanité et qui ont meilleur goût.

Et tout ça, c'est grâce à des « nerds » du piment comme Grabiele. Sa spécialisation académique aboutira à un futur plus riche – et plus épicé.