FYI.

This story is over 5 years old.

Food

À table pour déguster des trucs périmés depuis les années 60

Steve est passionné par les rations alimentaires des soldats de l’Armée Américaine. Dans sa dernière vidéo, il s'attaque à un vieux beurre de cacahuète qui date de la guerre de Corée.

Le beurre de cacahuète est un plaisir coupable qui résiste particulièrement bien à la moisissure et à l'épreuve du temps. Faites-le test : laissez squatter un pot dans un placard pendant quelques années et vous verrez que les qualités gustatives du produit n'en seront que très peu altérées.

Et si on tombe sur un pot dont la date limite est dépassé depuis plus de 60 ans, ça donne quoi ?

C'est l'expérience à laquelle s'est livré Steve, un youtubeur au hobby assez spécial : il s'occupe de MREinfo.com, un site internet dédié aux passionnés de rations alimentaires des soldats de l'Armée Américaine. Et justement, il se trouve que le beurre de cacahuète est depuis toujours inclus dans les plateaux-repas des G.I. C'est en ouvrant un vieux plateau-repas de l'armée, que steve a eu l'occasion de mettre dans sa bouche « un beurre de cacahuète aussi vieux que [sa] mère. Ça défonce ! »

Publicité

Le plateau en question a été conditionné approximativement à l'époque de la Guerre de Corée. Les aliments qu'il contient ont donc tout juste dépassé la soixantaine. Est-ce que l'on est en présence du plus vieux beurre de cacahuète du monde ? Peut-être : les laboratoires en nutrition de l'Armée Américaine estiment qu'un beurre de cacahuète peut actuellement se conserver environ 84 mois (soit sept ans) à une température entre 15 et 21 °C.

Steve commente son expérience dans sa vidéo : « Je suis face à de vraies pépites aujourd'hui, s'enthousiasme-t-il. Il y a là différents produits fabriqués à l'époque de la Guerre de Corée. Il s'agit de Rations Individuelles de Combat, des RICs – et pas des Plats Individuels de Combat. On a là les premières rations de l'Armée Américaine prévues pour sustenter les soldats pendant vingt-quatre heures. » Avec le temps, les boîtes de conserve ont été abandonnées au profit de contenants plus légers et moins encombrants.

Certains paquets étaient en réalité des « Pochettes Accessoires ». Les soldats y trouvaient des cigarettes, des allumettes, des chewing-gums ou encore du PQ. En ouvrant l'une de ces pochettes-surprises, Steve découvre des biscuits apéritifs en parfait état et de la poudre de cacao de 1961. Au fond, il y a un pot de confiture de mûre.

« Allez, je vais tester ça – ça sent bon », annonce-t-il.

Et c'est une mauvaise pioche : « Merde : la confiture a coulé, la poisse. Ça doit être pour ça que ça sentait le sucré là-dedans. » Il explique alors que la confiture a dû réussir à s'échapper à cause de la chaleur mais qu'il va la goûter quand même.

Publicité

« Bon, c'est pas mal du tout, juge-t-il en en reprenant encore un peu. Mais j'espère que ça ne va pas me filer le botulisme, je n'ai pas d'assurance santé moi. »

LIRE AUSSI : On a parlé avec la fille d'Internet qui roule son visage dans du pain

La poudre de cacao s'avère un peu plus dégeu que prévu : « Beurk ! On dirait qu'on a voulu faire du chocolat chaud avec de l'eau de piscine. Mais je vois une bonne surprise là dans la seconde pochette, il y a un pot de beurre de cacahuète. Sacré Oncle Sam, c'est sympa ça. »

« Du vieux beurre de cacahuète ? OK, là, ça devient intéressant. »

Le pot de beurre de cacahuète en question correspond à celui inclus dans les rations de 1955 et a été conditionné par la compagnie Cinderella Foods basée à Dawson, en Géorgie. Sur l'étiquette, on apprend qu'il s'agit carrément de beurre de cacahuète « enrichi ».

Steve, complètement hypnotisé par sa découverte, n'oublie pas de garder un certain professionnalisme : il utilise un ouvre-boîtes P-38 pour découvrir sa marchandise, le même qui était utilisé par les Gis pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Rapidement, c'est la désillusion : « Dégueulasse, l'huile s'est séparée du beurre. Aaargh… »

Mais la joie refait rapidement surface : « Attendez – je suis bien en train de manger le plus vieux beurre de cacahuète du monde là, non ? »

Et la surprise laisse place à la dégustation : « Pourquoi est-ce que ce beurre de cacahuète est encore aussi bon ? On dirait qu'il a deux ans, pas plus. »

Publicité

« Il n'accroche pas dans la gorge, il ne reste pas non plus collé sur ma langue, note-t-il. J'ai goûté des gâteaux aux noix d'une trentaine d'années, mais là c'est du beurre de cacahuète de 61 ans. »

Dans les commentaires de la vidéo, beaucoup témoignent leur soutien à Steve. Une certaine Megan Van Buskirk semble conquise par une telle preuve de courage : « Je pense que je suis amoureuse. »

D'autres, comme Paul Johnson, s'inquiètent : « T'as passé un compteur Geiger sur ta bouffe au moins ? »

Certains, comme Sierra Bird, parviennent à mettre des mots sur un geste : « Tiens, t'as mangé du beurre de cacahuète. »

Même si Steve déclare s'adonner à sa passion pour rendre service à la communauté (« Ce que je fais, c'est de l'histoire. Et de la science aussi. »), il fait remarquer qu'il existe une vraie demande pour les produits qu'il teste sur sa chaîne Youtube. Apparemment, la poudre de cacao qu'il a goûté s'achète 20 $ (18 €) en ligne et un plateau entier de ration militaire se vend en moyenne à 150 $ (135 €). Sur un site spécialisé, un vendeur propose une boîte de beurre de cacahuète de 1968 pour 29 $ (26 €). Si vous le voulez vraiment, vous pouvez donc vous aussi goûter un bout d'histoire.

De l'histoire périmée, mais de l'histoire quand même.