Un petit guide de la bouffe censée booster votre libido
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Un petit guide de la bouffe censée booster votre libido

Huîtres, mouche espagnole ou concombre de mer : on a testé tout un tas d'aphrodisiaques pour voir si la légende disait vrai.
Hilary Pollack
Los Angeles, US

Allumez les bougies, lancez la playlist « Birthday Sex » – composée uniquement de titres d'Aelpéacha – et sortez cette vieille bouteille de Prosecco que vous avez rapportée de votre année Erasmus à Bologne. Ce soir, vous avez décidé de « tirer votre coup ».

Comme vous flippez à l'idée que votre partenaire (ou vous-même) ne soit pas méga motivé au pieu, l'enjeu n'est plus uniquement de préparer un repas de dingue : il faut qu'il puisse aussi garantir un spectacle en plusieurs rounds après le dessert.

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Pour vous aider et si les « tricks » susmentionnés ne fonctionnent pas, on a rassemblé et testé cinq aliments potentiellement aphrodisiaques venus des quatre coins du globe. Ils ont tous la réputation d'exciter pas mal ceux qui les consomment et de transformer n'importe quel slip ou culotte en cocotte-minute.

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Huîtres

Avalez une douzaine de ces petites choses visqueuses correspond à Cupidon vidant son carquois en plein dans votre cœur. Beaucoup pensent que cela est dû à leurs attributs proches du cunnilingus : elles ressemblent, sentent et possèdent un goût pas forcément différent d'un vagin gonflé, grand ouvert mais étrangement froid et grisonnant. Cela vous choquera peut-être, mais vous n'êtes pas le premier à l'avoir remarqué.

Elles possèdent en fait une tonne de zinc et d'acides aminés qui, selon les scientifiques, augmentent l'afflux sanguin, la testostérone et le volume de sperme. Si cela est vrai, c'est étrange qu'il n'y ait pas plus de combats à mains nues et de masturbations en public sur l'île d'Oléron.

Sex-appeal : En gros, c'est un petit caillou réfrigéré qui renferme un gros molard. Et pas n'importe quel molard. Celui tout vert que vous crachez quand vous êtes sur le point de choper la grippe

Libido : Plutôt excitant. Pas au sens physique du terme, mais quiconque a travaillé dans un restaurant a déjà été le témoin d'un rendez-vous entre divorcés d'une quarantaine d'années bourrés d'excitation en engloutissant leurs huîtres, le regard plongé dans celui de l'autre.

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Truffe

Les vraies. Celles qu'on chope lors d'une matinée humide et brumeuses, avec l'aide d'un membre de la famille qu'on ne voit pas souvent, d'un beagle à l'odorat acéré ou de mouches. Alors OK, un lycéen pourra soutenir qu'une boîte de truffes Lindt, dans une boîte en forme de cœur, vous emmènera assez loin, mais nos délices sont pour ceux dont les désirs sexuels vont au-delà de l'assortiment de chocolats bon marché.

Les truffes noires sont la nourriture de l'amour pour deux raisons : déjà parce qu'elles coûtent hyper cher (comptez environ 350 euros les 500 grammes dans les bons jours). La plupart des gens sont incapables de faire la distinction entre le goût de la truffe la plus rare du monde et des cèpes, mais l'association mentale entre « champignon extrêmement rare et cher » et l'oncle Picsou dans son bain rempli de pièces d'or, fera briller dans les yeux de votre partenaire une flamme particulièrement ardente.

La deuxième raison (qui est aussi la plus viable) est qu'elles émettent une phéromone musquée, similaire à la douce odeur de sueur d'une salle de sport, invisible et excitante. Cela explique aussi pourquoi asperger son plat d'un peu trop d'huile de truffe lui donne un goût d'entrejambe et de vestiaire.

Sex-appeal : Vous vous souvenez de ces histoires selon lesquelles les toilettes des avions étaient vidées en plein vol et que, parfois, on retrouvait des petits paquets de merde gelée au beau milieu d'un jardin de l'Yonne ? Et bin ça y ressemble un peu. Soit ça, soit un petit cerveau noyé dans un expresso.

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Libido : Un petit peu excitant, si vous vous détachez des combinaisons bidons comme le « mac'n'cheese aux truffes » et que vous les reluquez tendrement.

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Spanish Fly, ou « mouche espagnole »

Le Spanish Fly alias cantharide officinale est un aphrodisiaque plutôt réglo, utilisé depuis des siècles – Hippocrate lui-même en aurait profité. Ce qui est plutôt un exploit compte tenu de son nom douteux et de sa constante association avec la crème des sex-shops, notamment de ceux qui vendent des sous-vêtements faits avec des bonbecs.

Traditionnellement, la préparation à base de mouches espagnoles pulvérisées est vendue sous forme de poudre. Une poudre qui grattouille l'entrejambe et augmente l'afflux sanguin des parties génitales, filant de fait une trique artificielle ou, au pire, une agitation qui peut être confondue avec de l'excitation sexuelle. Bémol : cette boisson reste un poison sécrété par des insectes, et certaines personnes l'ayant utilisée pour booster leurs performances sexuelles sont finalement décédées des suites d'une overdose.

Le Spanish Fly que vous trouverez aujourd'hui chez votre revendeur est à base d'ingrédients plus chiants, comme la vitamine B3, le ginseng et le guarana. Il arrive qu'on y ajoute de l'herbe cornée de chèvre, sensée détendre les muscles et intensifier la pression sanguine pénienne. En somme, une version moins fun du poppers.

Sex-appeal : Le packaging plutôt bien garni niveau bikini dégage une élégance latine – oxymore – bien plus excitante que le produit en lui-même. Parfois, celui-ci ressemble à une bouteille d'eau vitaminée, parfois à l'un de ses petits tubes de lubrifiant que l'on vous donne en cours d'éducation sexuelle.

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Libido : Personne dans mon entourage n'a souhaité en prendre, sûrement parce que la vraie version du Spanish Fly est illégale et mortelle, et que la version de substitution est sûrement coupée à l'aspirine légère et/ou un autre fluide. Savoir que des gens achètent ça pour leur plaisir personnel est d'une tristesse si profonde que l'excitation retombe immédiatement.

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Concombre de mer

Vous vous rappelez des concombres de mer, ces gigantesques limaces mignonnes des fonds marins que vous pouviez toucher à l'aquarium ? Sachez que vous pouvez aussi les faire bouillir et les manger. C'est un vrai délice. Vous pouvez choper des concombres séchés dans n'importe quel Chinatown qui se respecte (genre le XIIIe).

Une fois cuisinés et portés à ébullition pendant au moins trois jours, ils reprennent presque leur forme originelle. Comme les calamars, ils n'ont aucun goût. Malgré leur mollesse, ils empêchent la coagulation et ont des vertus anti-inflammatoires. Ils peuvent prévenir le cancer et permettre une cicatrisation des plaies plus rapide.

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Pour accéder à ses nombreuses qualités magiques, il vous faudra néanmoins croquer dans ce qui ressemble à un godemichet chelou (d'où l'aspect « aphrodisiaque » souffle-t-on) et accepter de mâchonner une sorte de zucchini humide qui aurait flétri au fond de votre frigo. Une autre raison pour laquelle le concombre de mer excite réside dans son mécanisme de défense : lorsqu'on le provoque, il se durcit et projette un filet de fluide. Ça ne vous rappelle rien ? Métaphore filée bébé.

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Sex appeal : On dirait vraiment un gros phallus pétrifié retrouvé dans un vieux sarcophage égyptien.

Libido : Si vous voulez bouffer une bite, contentez-vous d'en bouffer une vraie. Pas besoin de le faire par procuration. Mais c'est assez cool de savoir qu'un concombre de mer aide à la cicatrisation.

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Balut

Ah ce bon vieux balut ! Pour ceux qui ne connaîtraient pas ce délice phillippin, pas de panique : il s'agit seulement d'un œuf de canard. « Enfin, il s'agit d'un œuf de canard bouilli avec, à l'intérieur, un fœtus bien développé – bec et plumes inclus. »

Très populaire dans la culture des Philippines, le balut est surtout vu comme un plat destiné aux hommes (il n'est pas recommandé aux femmes enceintes, sauf si elles souhaitent mettre au monde des « bébés velus »). Reste que c'est un plat très nourrissant, riche en protéines et qu'il a un bon petit goût de poulet.

Sex-appeal : Vu de l'extérieur, il s'agit d'un œuf on ne peut plus normal. Une fois ouvert, vous trouverez un fœtus de canard dégonflé, accolé à un placenta jaune et veiné. Dans ses yeux blancs et vides, vous lirez sûrement sa détresse.

Libido : Les avis sont mitigés. Mon ami Kévin m'a confié qu'il avait perdu sa virginité après avoir mangé son premier balut à 16 ans, en compagnie de sa copine philippine plus âgée.

Pour remettre les choses en perspective, de nombreuses personnes trouvent que le beurre de cacahuète et le jus de viande sont absolument dégueulasses. Peu importe ce qui vous excite, qui sommes-nous pour vous juger ?