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Mais qui est l'infâme « Princesse des Pangolins » ?

La police chinoise vient d'arrêter la femme qui publiait sur les réseaux sociaux des photos de ce mammifère rare, cuisiné dans différents plats.

Le 18 février, c'était la journée mondiale du pangolin. Pour l'occasion, Google avait même sorti un doodle (petit jeu débile mais addictif) mettant en scène deux adorables créatures rose et violette. Une manière de rendre hommage à ce lointain parent du fourmilier dont l'avenir sur Terre est sérieusement compromis.

Le pangolin est considéré par le Fonds international pour la protection des animaux comme le mammifère le plus menacé par les trafics. Les braconniers chassent cette petite boule de choupinerie notamment pour ses écailles, son sang et ses supposées vertus curatives ou aphrodisiaques – jamais vérifiées scientifiquement mais qui se transmettent en Asie par tradition. Sa viande, ses os et ses organes sont aussi des mets particulièrement recherchés.

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En Chine, beaucoup de gens se fichent éperdument que ce petit animal qui se balade en bouffant des insectes (sa langue peut parfois dépasser la taille de son corps) puisse disparaître. Ils en mangent régulièrement même si sa consommation est illégale. C'est le cas de la « Princesse Pangolin », une utilisatrice du réseau social Weibo récemment arrêtée à Shenzhen.

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Selon le South China Morning Post, l'internaute a publié plusieurs séries de photos mettant en scène des variétés de pangolin cuisiné et d'autres animaux rares ou espèces en danger. Ces posts, dont certains remontent à 2011, montrent des images de plats avec ce genre de légende : « Riz frit au sang de pangolin ». Dans une marmite, elle énumérait la présence de huit animaux différents dont « du pangolin, du serpent et du cygne »

En plus de ces photos de bloggeuse bouffe, « Princesse Pangolin » avait aussi immortalisé certains ingrédients (chouette, pangolin) en vie dans des cages – avant d'être probablement transformé en ragoût. Ces photos ont depuis disparu de la circulation mais l'indignation des internautes a attiré l'œil des autorités.

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En 2015, les justiciers du web avaient aussi mis un gros coup de projecteur sur un banquet officiel où du pangolin était servi. L'Administration d'État sur les forêts, chargée de protéger la faune et la flore du pays, fait de plus en plus d'efforts pour tenter d'en limiter le trafic.

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Pour avoir mangé une espèce en voie d'extinction, « Princesse Pangolin » risque jusqu'à 10 ans de prison, une peine rarement appliquée rappelle Le Monde qui souligne que, compte tenu de la difficulté de contrôler ce commerce lucratif profondément ancré dans la société, la vente de pangolin a encore de beaux jours devant elle.

Pour vous faire une idée, on vous a quand même mis la photo d'un bébé pangolin sur le dos de sa maman:

Photo via Flickr user US Fish and Wildlife Service

Photo via Flickr user US Fish and Wildlife Service