Un mec ouvre le feu dans une pizzeria « juste pour rigoler »

« C'était juste une blague ! »

S'il y a bien un truc qu'on a répété une bonne centaine de fois, c'est bien ce genre de phrase sensée désamorcer les situations les plus embarrassantes. « Je déconne ! ». Vous captez que c'est un message carrément passif-agressif ? Est-ce que ce n'est pas typiquement le genre de truc que vous sortez après une insulte pas du tout assumée ? Est-ce que ce n'est pas systématiquement l'excuse que vous donnez alors que vous venez de commettre une erreur bien honteuse ? – « C'est pas Pompidou le 1er président de la V République ? Haha je blague ».

Si vous réfléchissez bien, « C'est pour rire ! » et les autres phrases, ne fonctionnent pas. Mais alors pas du tout. Le seul effet qu'elles ont, c'est persuader votre interlocuteur que les trucs un peu pathétiques que vous venez de lâcher sont la véritable expression de vos sentiments ou de votre intention. La preuve ; généralement, personne ne rit.

Cody Ryan Curry doit retenir cette leçon et fissa. Le jeune homme de 24 ans a sorti son flingue et vidé un chargeur dans une pizzeria bondée de Louisville la nuit du 5 aout. C'est un comportement totalement couillon même s'il n'a blessé personne. Mais le pire, c'est qu'après avoir tiré, plusieurs témoins assurent que Curry s'est fendu d'une « Je rigole les mecs ! ».

Sans surprise, la police de Louisville ne s'est pas marrée et n'a pas mordu un seul instant au caractère « drôle » de l'incident, qui a eu lieu chez Spinelli. Ils ont arrêté Curry qui a avoué porter caché sous son t-shirt deux pistolets – un Beretta 9mm et un Glock 10mm. Son excuse bidon ne l'a pas aidé puisque Curry n'avait pas de permis adéquat pour son arsenal. Il a rapidement confessé avoir ouvert le feu à l'intérieur du restaurant, qui était rempli de clients dont des enfants en bas âge, et a été accusé de mise en danger délibérée et de port d'armes dissimulées. Deux crimes dans le Kentucky.

Curry a pas mal d'antécédents avec la justice. En avril, son casier judiciaire fait état d'accusations de trafic de drogues (participation au premier degré) et de complicité dans l'achat ou la possession de marijuana.

Peut-être qu'il rigolait déjà à l'époque.