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L’Australie a enfin mis la main sur l’« épingleuse de fraises »

La police locale courrait depuis deux mois après une ancienne travailleuse agricole accusée d'insérer des aiguilles dans le fruit rouge.
L’Australie a enfin mis la main sur l’« épingleuse de fraises »

Les Australiens viennent de sortir d’un cauchemar long de deux mois. La police du Queensland a annoncé avoir enfin appréhendé la criminelle qui cachait des aiguilles à coudre dans les fraises, déclenchant une véritable psychose au pays des dingos.

My Ut Trinh, 50 ans, ancienne travailleuse dans une exploitation agricole, a été rapidement présentée devant un tribunal et inculpée de sept affaires de « manipulation dangereuse de nourriture ». Les faits qui lui sont reprochés remontent à septembre dernier et, selon ABC, Trinh « aurait agi par dépit […] se rendant coupable d'un acte de sabotage ».

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La psychose aura débuté avec l’hospitalisation d’une femme ayant avalé une aiguille cachée dans une fraise. Peu après, c'est un homme qui était admis aux urgences pour la même raison. La surprise et l'inquiétude se muaient en panique quand une fillette de sept ans se fichait une aiguille dans le palais toujours à cause d'une fraise.

Les responsables du gouvernement australien n'ont pas tardé à s'emparer du fait divers en question, promulguant dans la foulée de nouvelles lois faisant passer la peine minimale en cas d’ « altération de nourriture » de 10 à 15 ans de prison – et 10 ans si vous prenez le risque de simuler un tel incident. (Les autorités ont identifié au moins 15 canulars d'aiguilles placées dans les fruits par les personnes qui revendiquaient ensuite les avoir découvertes). Scott Morrison, Premier ministre, s’est même adressé à l’épingleuse de fraises dans une vidéo peu amène, la traitant d'« idiote » et de « lâche ».

Au total, la police fait état de 186 cas d’aiguilles cachées dans des fraises – la majorité dans la région du Queensland. 68 marques ont été touchées selon la Queensland Strawberry Growers Association, « Berry Licious » et « Berry Obsession » étant les premières à avoir été contaminées.

Ces derniers mois en Australie, manger des fraises était une activité plutôt périlleuse. Celle de les produire l'était tout autant. L'émoi causé par les victimes a entraîné des rappels massifs et la destruction de certaines récoltes au plus fort de la saison.

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L’industrie de la fraise rapporte environ 160 millions de dollars australiens (100 millions d'euros) par an. « Cette crise a été provoquée par les réseaux sociaux. Les seules vraies victimes sont les producteurs de fraises et, dans une certaine mesure, les producteurs et exportateurs de fruits australiens », a déclaré la Queensland Strawberry Growers Association dans un communiqué.

Malgré l'arrestation de Trinh, l'association est toujours inquiète. L'épingleuse n'a été inculpée que dans sept affaires - une infime partie des cas recensés. Il pourrait donc y avoir quelques imitateurs encore dans la nature. L'association a néanmoins noté un retour à la normal progressif du nombre de vente et des revenues à la normale. « Tous les agriculteurs et les producteurs espèrent sincèrement que cette histoire fasse partie du passé. »

Trinh est toujours en détention – sans caution, les procureurs craignent qu'elle soit la cible d'une vendetta.


Cet article a été préalablement publié sur MUNCHIES US

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