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À Taïwan comme sur Internet, le nouveau sex-symbol est caissière chez McDo

Dans la mythologie grecque, les déesses prennent vie dans des coquillages géants ou jaillissent, comme par magie, de la tête de Zeus. À Taïwan, on tombe sur elles par hasard : en levant les yeux au moment de payer son menu maxi-best-of.

Une question revient souvent chez les gens à la recherche d'une vie remplie de moments de gloire et panache : comment devient-on un sex-symbol ? Pour sortir de l'anonymat, certains décident de prendre le chemin le plus court, d'autres prennent des itinéraires plus risqués. C'est peut-être pas la peine de déployer autant d'énergie, car aux dernières nouvelles, un peu de maquillage et une place de caissière chez McDo du coin font largement l'affaire.

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Non parce que d'un certain point de vue, bosser dans un fast-food, c'est déjà briller sous bien des projecteurs : ceux des néons industriels qui renvoient une lumière jaunâtre et vous brûlent la rétine, ceux des bacs à fritures qui vous éclaboussent de gloire à la moindre projection d'huile et surtout, ceux des derniers clients bourrés à 2h du mat qui vous perçoivent toujours comme un dieu ou une déesse.

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À Taïwan, c'est presque aussi facile que ça. Mademoiselle Wei Han Xu, plus connue sous le nom de Weiwei (ou encore Haitun, qui veut dire « dauphin » en chinois), est devenue la dernière coqueluche des médias taïwanais. Où est-ce qu'on l'a découverte ? Dans un des McDonald's du pays, où la principale intéressée travaille à mi-temps derrière sa caisse depuis cinq ans. L'hystérie médiatique autour de la jeune serveuse à la — prétendue — plastique parfaite est quant à elle assez récente.

Weiwei a de grands yeux ronds, un visage angélique et — visiblement — un sérieux penchant pour les blouses d'infirmières et les talons très haut-perchés. Le site d'informations japonais, RocketNews24, explique comment le phénomène a pris de l'ampleur : « Quand les premières photos de la serveuse sont devenues virales, la jeune beauté a fait le tour des rédactions et est très vite apparue dans de nombreux programmes télévisés taiwanais. À noter qu'à côté de son travail à McDo, elle fait un peu de mannequinat et poste régulièrement des selfies sur les réseaux sociaux. »

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À l'origine de sa soudaine célébrité, un blogueur taïwanais assez obscur, connu sous le nom de RainDog. C'est lui qui a attiré l'attention de ses followers en postant les premières photos sur son site.

Mais très rapidement, une horde de mateurs et de curieux s'est ruée pour admirer Weiwei sur son lieu de travail, dans la ville de Kaohsiung. Dans une interview à la télé taïwanaise, elle a expliqué que sa notoriété soudaine avait ramené beaucoup de visiteurs dans son établissement mais que son manager déplorait le fait que « toute cette agitation attire beaucoup trop de fans qui finissent par s'entasser devant sa caisse en essayant de lui parler et de la prendre en photo ». Pire, s'ils se pointent un jour où elle ne travaille pas, « ils partent sans rien commander. »

突然收到很多外國朋友的私訊,想說新聞已經過了,覺得受寵若驚,真的很謝謝大家的關注。 很努力的打了英文哪 In these few days, I received a lot of message from people that had different backgrounds. I was shocked because in my point of view it is just an old news In Taiwan. I would like to say thank you to all the attentions, thank you so much to concern about me.

A photo posted by 徐薇涵 (@pppig) on Aug 18, 2015 at 9:29am PDT

Weiwei prend quand même le temps de remercier les gens pour toute l'attention qu'elle a reçu depuis que son histoire a fait le tour du Monde. Dans un post sur sa page Facebook — sur laquelle elle compte 94000 likes et est répertoriée en tant que « personnalité publique » — elle s'adresse à ses admirateurs : « J'ai reçu énormément de messages de la part de gens venant de tous les horizons. Je ne m'y attendais pas car je suis connue à Taiwan depuis un moment maintenant. J'aimerais vous remercier pour vos attentions, merci beaucoup de vous inquiéter pour moi. »

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Car des hommes du monde entier laissent des commentaires sur la page de Weiwei. Parmi eux, un certain Fikar Muhammad Akbar qui a du mal à cacher son ardeur : « putain !!! tu es fille plus belle du monde ohhh ckck une jolie petite princesse.j'adore ta voix aussi… plus qu'une princesse tu es la plus belle du monde..tu es un ange wow je vais rêver de toi ce soir. » Elle reçoit aussi pas mal de demandes en mariage. Certains postent sur la page pour savoir où se trouve le McDo dans lequel elle travaille — ce à quoi elle répond toujours très pudiquement par : « à Taïwan. »

Elle a aussi 60,000 abonnés sur son compte Instagram.

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Comme quoi, rouler sa bosse dans un fast-food est peut-être un bon plan si on souhaite débuter une carrière de star Internet. À Taïwan, il existe une vraie culture des restaurants à thème qui embauchent des jolies filles et les encouragent à adopter les différents déguisements cosplay assez suggestifs qui font fantasmer les clients.

Ce qui expliquerait peut-être pourquoi les McDonald's taïwanais n'ont pas vraiment grand-chose à voir avec ceux sur lesquels vous pouvez tomber en périphérie de nos zones industrielles. Car certains pays asiatiques possèdent une sous-culture sexuelle très connotée qui peut s'exprimer dans la société jusque dans la sphère des restaurants. Le fait que Weiwei ait été élue « La plus belle déesse McDonald's dans l'Histoire de Taïwan » reste une grande première.

Est-ce que toute cette attention autour d'une simple jeune fille sur son lieu de travail doit nous mettre mal à l'aise ? Il nous manque peut-être un décodeur culturel, d'accord, mais Weiwei a l'air de se complaire pas mal dans sa nouvelle notoriété, bien qu'elle doive toujours se lever le matin pour aller vendre des frites.

Dans la mythologie grecque, les déesses prennent vie dans des coquillages géants ou jaillissent, comme par magie, de la tête de Zeus. À Taiwan, on tombe dessus par hasard : en levant les yeux au moment de payer son menu maxi-best-of. De quoi faire ravaler à Roland Barthes, son bifteck et ses frites.