Vendredi dernier, après plus d’un mois de shutdown partiel du gouvernement fédéral, Donald Trump a enfin accepté de rouvrir les services fédéraux. Enfin, pour au moins trois semaines : entre aujourd’hui et le 15 février, les législateurs estimés de l’Amérique vont encore une fois débattre sur la meilleure manière de s’occuper de la frontière sud, celle dont Trump, évidemment, juge depuis longtemps qu’elle a désespérément besoin d’un « beau et grand mur ».
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C’est une promesse de campagne qui n’a pas été accomplie pendant les deux premières années de sa présidence, le pilier d’une rhétorique vicelarde qui, on ne sait pas trop comment, a réussi à le devenir encore plus à l’automne dernier, lorsque Trump a appris qu’une « caravane de migrants » était en direction de la frontière américano-mexicaine. Des milliers de personnes fuyant la pauvreté et la violence au Honduras et au Guatemala ont pris la route dans l’espoir de s’installer (ou au moins d’atteindre) aux États-Unis. Ce n’était pas une première dans le genre : cette caravane a été précédée par d’autres, et la semaine dernière, le Washington Post a signalé qu’une nouvelle caravane de plus de 10 000 personnes se frayait un chemin vers la frontière.Le photographe canadien Larry Towell, qui travaille essentiellement en noir et blanc, est arrivé à Mexico le 9 novembre 2018 – alors qu’une campagne de mi-mandat définie en partie par la démagogie caravanesque de Trump venait tout juste de se terminer – sans affectation. Il était là, de son propre chef, pour suivre la vague de migrants qui se dirigeait vers Tijuana, au Nord, afin de documenter une expédition qui a tant attiré l’attention de l’homme le plus puissant du monde. Au début, il ne savait pas que les migrants avaient pour projet de partir très tôt le lendemain matin, à 5 heures. Quand il est arrivé en retard au stade dans lequel ils se trouvaient, le photographe a dû se précipiter.
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Towell n’est cependant pas étranger à cette partie du monde ou à ce genre de questions, il met depuis longtemps en lumière les dépossédés ou les exilés. Dans les années 1980, il s’est fait un nom en photographiant tout ce qui tournait autour des Contras, le groupe rebelle meurtrier de droite soutenu par les États-Unis, et des membres des familles de ceux qui avaient « disparu » à l’apogée de la guerre civile du Guatemala.Ci-dessous, publiées pour la première fois ici, les photos prises par Towell d’un voyage qui n’a pas toujours attiré l’attention des élites mais qui a toujours été défini par les épreuves, le courage et la persévérance.Pour en savoir plus sur les travaux de Larry Towell, rendez-vous sur son site internet. Toutes les photos sont de Larry Towell / Agence Magnum.
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