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« White Boy » a.k.a. « Thug » : Au départ, nous étions une organisation exclusivement composée de blancs. À la fin des années 1930, quand les gangsters s'appelaient encore les Simon City Executioners, le groupe ne comportait que quatre Blancs. Puis dans les années 1950, le groupe a été rebaptisé Simon City Assassins. Les gangsters étaient juste des mecs pauvres qui essayaient de survivre comme ils le pouvaient. Jusque dans les années 1980, c'était une organisation prônant la suprématie blanche. Avant ça, le gang fonctionnait comme les Crips et les Bloods, sans loi ni règles – puis c'est devenu le gang des Simon City Royals. On avait nos couleurs, nos règles et notre unité.Où officiez-vous ?
Tout a commencé dans le nord de Chicago – il y a même un parc qui s'appelle Simon City et qui existe encore aujourd'hui. Nous sommes affiliés à d'autres gangs et actifs dans 13 États. Mais c'est dans le Mississipi qu'on est le plus présent aujourd'hui.
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Je voulais faire partie d'un mouvement qui ait du sens – quelque chose qui me rende fier. Mon père et ma mère ont été en prison pendant presque toute ma vie. Mon dernier grand-père est mort quand j'avais 14 ans – c'est l'âge que j'avais quand j'ai rejoint le gang. Ils m'ont accepté et m'ont aidé, alors que tout le monde me tournait le dos. Ils comprenaient très bien ce que c'était de ne pas avoir de famille traditionnelle. Mon frère était aussi en taule. Ma sœur vivait dans une caravane avec ses deux gosses. Il fallait que je trouve un moyen de m'en sortir. J'arrivais vraiment à m'identifier à leur groupe. Et je ne suis pas raciste – c'était le seul moyen pour moi de garder un peu d'amour-propre.Qu'est-ce que vous faites dans le Mississippi ?
On a toutes sortes d'affaires qui tournent : des salons de tatouage, des magasins de vente au détail – tout ce qui peut nous permettre d'aller de l'avent. On essaie d'être arrangeants avec nos membres les moins bien lotis, on se donne mutuellement du travail. Mes frères me comprennent. On est tous faits du même bois. Cependant, on est très stricts – si quelqu'un ne marche pas droit, mes frères s'occuperont de son cas. On n'épargne pas les traîtres.Comment amènes-tu des objets de contrebande en prison ?
Alors qu'on était plusieurs dans la même prison, on a rencontré un gardien qui voulait être comme nous. On l'a convaincu qu'il pourrait nous rejoindre. Du coup, il nous amenait toutes sortes de merdes : des portables, de la weed, de la meth, à peu près tout ce qu'on veut. On a juste à l'appeler et à lui demander de nous déposer ce qu'on demande. Puis quand il a compris qu'il ne serait jamais l'un des nôtres, il a essayé de mettre un terme à tout ça. Quand nos réserves se sont épuisées, on a appelé quelques-uns de nos frères, à l'extérieur. Ils sont allés chez sa meuf et ont attendu qu'il arrive. Quand il a débarqué, ils l'ont chopé immédiatement. Il a essayé de s'enfuir, mais un de mes potes l'a niqué avec son van. Après ça, on avait la belle vie. Les gardiens étaient terrifiés.Combien de temps vas-tu rester en prison ?
Je purge 89 mois, mais je sors bientôt. Ici, nous sommes tellement peu nombreux que nous nous unissons avec d'autres gangs pour faire une structure séparée des Gangster Disciples, bien qu'on les aide quand même. On reste nos propres chefs, on a de compte à rendre à personne. Seul un Royal peut toucher un Royal.Comment vous traitent les gangs aryens ?
Ils ont tendance à nous éviter. Ils ne nous ont jamais compris. Ils nous prennent pour des Blancs qui veulent être noirs. Ils nous prennent pour des fous ! On essaie de leur montrer que ce n'est pas le cas. Personnellement, je sais résoudre des problèmes, c'est mon truc. Je m'assure que mes frères fassent les choses bien. Je suis tombé sur des mecs du Texas Aryan Brotherhood qui nous ont pris pour des cons. Ils n'aiment pas le fait que j'ai des potes noirs, mais c'est comme ça que ça marche chez les Simon City Royals.VICE France est aussi sur Twitter, Instagram, Facebook et sur Flipboard.