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Les bonbons Haribo seraient fabriqués dans des conditions proches de l’esclavage

Les trouvailles de l'enquête ont lancé une vérification des pratiques de la compagnie.

La version originale de cet article a été publié par Munchies.

Fin octobre, le diffuseur allemand ARD a présenté un reportage d'enquête sur Haribo, le fabricant des petits oursons en gélatine aimés partout dans le monde, entre autres. La compagnie profiterait à son insu de l'esclavage moderne. On y explique que l'optimisation de sa chaîne d'approvisionnement a mené à des conditions épouvantables pour les travailleurs ainsi que pour les animaux d'élevage chez les fournisseurs de la compagnie.

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Une bonne part du documentaire de 45 minutes montre les conditions de travail de travailleurs dans certains des États les plus pauvres du nord du Brésil, où se trouvent en très grande quantité les palmiers desquels on extrait la cire de carnauba. C'est l'ingrédient des produits d'Haribo qui leur donne un aspect luisant et les empêche de s'agglutiner. On trouve aussi cette substance dans l'huile à moteur, le cirage à chaussures et les baumes à lèvres.

L'industrie de la cire de carnauba repose en partie sur une main-d'œuvre brésilienne sous-payée et surmenée, parmi laquelle il y a des mineurs. Les travailleurs gagnent environ 40 réaux (15 $ CA) par jour pour prélever la cire de ces hauts arbres à l'aide d'une lame courbée fixée au bout d'un long manche. Ils dorment dehors ou dans des camions, doivent puiser leur eau dans les rivières environnantes, sont souvent privés de toilettes.

Dans une autre part du documentaire, on examine les fermes industrielles du nord de l'Allemagne dans lesquelles les porcs sont élevés pour Gelita, la compagnie qui fournit la gélatine à Haribo. Ces porcs sont couverts de leurs excréments séchés et de plaies ouvertes, et tournent en rond dans leur enclos parfois autour de corps en putréfaction de leurs congénères morts.

Les révélations du documentaire ont surpris Haribo, qui a depuis entrepris sa propre « enquête rigoureuse ». « Nous tenons à dire que nous sommes extrêmement préoccupés par certaines des images montrées dans l'émission diffusée sur la chaîne de télévision allemande ARD la semaine dernière », nous a écrit par courriel un porte-parole. « Les conditions dans les fermes d'élevage porcin et les plantations brésiliennes que nous avons vues sont insupportables. »

La compagnie a ajouté qu'elle procédera promptement à un audit de ses fournisseurs, depuis les fermes jusqu'aux fournisseurs directs. Elle assure que chaque étape sera effectuée en toute transparence et qu'elle informera le public du déroulement de l'audit.

« En ce moment, nous examinons avec nos fournisseurs la nature des conditions chez leurs fournisseurs, poursuit le porte-parole. Si l'on voit que des améliorations urgentes sont nécessaires, nous insisterons pour qu'elles soient apportées et nous ne lâcherons pas prise tant qu'elles ne l'auront pas été. »