FYI.

This story is over 5 years old.

Food

Henry Michel regarde Top Chef – S09E03 : de la nature à l'assiette

Dans ce débrief du dernier épisode, un tuto pour apprendre à se déguiser comme Marc Veyrat et la remise des premières « Astérisques Munchies » de la saison.

Chaque semaine, notre chroniqueur débriefe le dernier épisode de la meilleure émission du PAF, en toute subjectivité.

C'est reparti pour le troisième épisode de la saison 9 de Top Chef, un épisode qui nous fera voyager du bac à légumes d'Hélène Darroze jusqu'à la Haute-Savoie et où la junk food va côtoyer les plus fines des herbes sauvages. C'est aussi un épisode qui, à défaut de nous distraire totalement, va révéler certains talents émergents et laisse présager une compétition plutôt sage et sérieuse pour cette année. On va essayer d'en rire quand même.

Publicité

Epreuve n°1 : Pimpe mon péché mignon

Le pitch : par le biais d'interventions-surprises aussi fausses que les citations d'Einstein partagées par votre tatie sur Facebook ( « Si tu m'm les mauvais jours, jtm pour la vie, c'est mon caractère <3 » A.Einstein), des proches de chaque chef de brigade vont dévoiler une petite habitude alimentaire honteuse de leur quotidien. Les candidats auront pour mission, je vous le donne en mille, de sublimer ces plats de confort food emblématiques.

Hélène Darroze : le Mac and Cheese.
Balancée par : ses deux filles.
Elle le consomme : en préparation sèche à faire bouillir.
Mon expertise : Hélène Darroze aime vraiment les Mac and Cheese. Elle en a même proposé à la carte du Connaught à Londres : Mac & Cheese, parfumé à la truffe noire du Périgord et au Comté, servi dans un joli plat en fonte.

Michel Sarran : le croque-monsieur
Balancé par : ses deux filles.
Il le consomme : en barquettes.
Mon expertise : Michel Sarran cuisine dans son superbe établissement doublement étoilé un croque monsieur d'exception : au corail d'homard bleu (donc d'homarde bleue). C'est un accompagnement de son Homard bleu rôti en casserole, tapioca à l'eau de rose, crème douce de céleri, et pince tiédie piquillos et coriandre.

Autre point véridique : l'anecdote de Philippe Etchebest au sujet du superbe croque-monsieur qu'il aurait cuisiné au chef toulousain. C'est dans Madame Figaro que le principal intéressé s'en souvient avec émotion :

Publicité

« C’est Phillippe Etchebest qui me l’a fait goûter, un jour où l'on regardait un match de rugby chez lui. C’est tout simple, mais qu’est-ce que c’est bon ! Beurrer des tranches de pain de mie. Poser par-dessus des lamelles de fromage de brebis de la vallée d’Ossau, une belle tranche de jambon blanc et des lamelles de truffe, couvrir avec une tranche de pain de mie beurrée. Passer à la machine à croque. Et le tour est joué ! »

Philippe Etchebest : les tacos et guacamole
Balancé par : une assistante de prod, sous une forme de caméra cachée dans laquelle Etchebest s'empare du pot pour partir dans son terrier, une scène digne de National Geographic.
Il le consomme : en pot tellement industriel qu'il ferait passer le groupe Cabaret Voltaire pour une banda auvergnate.
Mon expertise : je n'ai pas vu de lien direct entre le guacamole et Philippe Etchebest, hormis un gros mindfuck ; le chef homonyme Christian Etchebest, qui n'a strictement aucun lien de parenté avec lui, fait un guacamole au jambon. Mais la cerise sur le gâteau, c'est que ce même homonyme a animé également un remake français de « Cauchemar en Cuisine » en 2005 sur M6. Ils doivent s'adorer.

Round Mac 'n Cheese : Mathew et Adrien vs Camille et Victor

D.R M6

Camille et Victor

Leur plat : « Gyozas de macaronis au fromage, bouillon de fromage »
En réalité : le titre est assez clair. Gyozas farcis, béchamel, tuiles de parmesan…
Notes d'épreuve :
- Victor propose de partir sur l'Asie, au grand dam de Camille qui doute (à tort) de lui dès que la recette sort de Valenciennes.
- Camille va donc accumuler de très belles phrases qui témoignent de son amour profond de l'Asie, dont « J'ai pas encore été en Chine ! »
- Les moqueurs sur twitter, associant irrémédiablement le gyoza au Japon et non à la Chine, ont à la fois tout à fait raison et un peu tort. C'est sur toute l'Asie que le gyoza se mange et se réalise de façon similaire. Camille voulait peut-être parler des jiǎozi, appellation des raviolis en mandarin.
- Victor, lui, que cela soit à la chinoise ou à la japonaise, essaie de fermer correctement leur gueule aux jiaozi / gyoza (très belle chanson des Gipsy Kings par ailleurs), et y parvient finalement, tant bien que mal.
- Pendant la lutte de Victor, Camille aura cette phrase très censée qui peut vous servir dans toutes les situations du quotidien et que nous vous offrons en motivational poster :

Publicité

Avis d'Hélène Darroze : « Pour l'instant ça me donne plus l'impression de gros raviolis, est-ce que je vais retrouver du macaroni dans le gyoza ? » ; « Le gyoza fourré de macaronis, ça fait beaucoup » « Un vrai bon goût de béchamel, ça me plait. » ; « J'aurais aimé avoir le gyoza rôti » ; « C'est très gourmand ».
-> Victor et Camille recalés vers la deuxième épreuve ! (équivaut à : aller se la coller en Haute-Savoie chez Marc Veyrat, drôles de règles décidément).
Bonus Multimédia : bien plier les gyoza (ou les jiaozi)

Matthew et Adrien

Leur plat : « Macaronis cheddar à notre façon »
En réalité : Jambon snacké, risotto de macaronis, chips de macaronis.
Mes notes d'épreuve :
- Beau duo de chefs, en mode descente de la montagne en kangourou avec ma grand-mère.
- Belle béchamel au cheddar, avec un jaune d'oeuf en émulsifiant, Adrien secoue son siphon comme s'il sortait de dix ans de monastère.
- Belle astuce de Matthew, liant de poudre de fécule ses guirlandes de macaronis et les passant en cellule avant de les frire. Le truc a croustillé si fort à la dégustation que les ingés sons du plateau ont perdu 2dB à chaque oreille.
- Le Mac and Cheese est peut-être le plat occidental par excellence : ramené d'italie en simples nouillasses, allongé génialement à la béchamel fromage (sauce Mornay) en France, importé en Angleterre, puis démocratisé par Thomas Jefferson (ce n'est pas une blague) aux Etats-Unis.

Publicité

Avis d'Hélène Darroze : « C'est loin de mon mac and cheese » « Un plat très agréable à déguster » « J'ai retrouvé mon péché mignon » « Une jolie réussite »
-> Matthew et Adrien qualifiés pour l'épisode 4 de Top Chef 2018 !
Bonus Multimédia : une jeune femme mange des Mac 'n Cheese en ASMR

Round Croque-Monsieur : Thibault et Tara vs Franckélie tout seul

D.R M6

Thibault et Tara

Leur plat : « Croustillant et fondant, le croque monsieur ! »
En réalité : espuma de croque-monsieur, roulé de croque-monsieur
Mes notes d'épreuve :
- On découvre une autre facette de Tara : même si la candidate libanaise aime une cuisine franche, généreuse et sans chichis, elle y applique un credo healthy qui est à la fois contemporain et au coeur de sa culture.
- Ainsi, tout au long de l'épreuve, Tara se battra avec un Thibault un peu moins participatif que lors des épreuves précédentes avec ses comparses masculins.
- Les interventions se feront même physiques, avec une très belle lutte au beurre dans la poêle, le genre de sport que les français adorent regarder ( « Plus de beurre ! » « Moins de beurre ! »)

Je t'interdis, tu entends ? Je t'interdis !

- Notons un « poupée » fort peu 2018 à l'égard de Tara de la part de Thibault, qui s'est cru dans un épisode de Mad Men. Tara précise hors plateau : « À l'intérieur, je ne suis pas une poupée. Je ne contiens aucun bourrage d'ouate synthétique. »
- Sinon le plat est sympa, mais pas très gastro. Ils ont eu pas mal de chance sur cette épreuve.

Publicité

Avis de Michel Sarran : « L'assiette est plaisante, je n'ai pas non plus de grande surprise » « C'est une crème agréable » ; « La salade d'herbes est très très légèrement assaisonnée » ; « Quand j'appuie je vois que ça transpire un peu le beurre, ça j'aime bien » ; « Version intéressante, gourmande, l'ensemble est harmonieux ».
-> Tara et Thibault qualifiés pour l'épisode 4 de Top Chef 2018 !

Bonus Multimédia : Je n'insisterai jamais assez - le Dabke >>> le Dab

Franckélie

Son plat : « Le Croque Gourmand »
En réalité : Béchamel au fromage, pain perdu brioché, jambon, salade
Mes notes d'épreuve :
- Enfin une épreuve ou Franckélie va bien s'entendre en équipe puisqu'il est tout seul.
- Son « Personne va parasiter mon idée » m'inquiète un peu. Aussi technique soit Franckélie, il a décidé de traverser top Chef en mode intact, dans sa zone de confort, et au volant. Je n'ai pas le souvenir qu'une telle absence de prise de risque se soit soldée par une victoire dans l'histoire de la compétition. Il ne commettra jamais d'erreur de cuisine, mais systématiquement des pures erreurs stratégiques. Le concours reste un jeu.

Avis de Michel Sarran : « Un peu perturbé » ; « C'est pas désagréable mais beaucoup de pain, beaucoup de fromage, beaucoup de jambon » ; « l'ensemble est très mou » ; « C'est bon, j'ai les goûts, il me manque les textures ».
-> Franckélie recalé vers la deuxième épreuve !

Round Guacamole : Justine et Vincent vs Clément et Geoffrey

D.R M6

Justine et Vincent

Publicité

Leur plat : « Tacos revisités à l'avocat brûlé et sa galette croustillante »
En réalité : Purée d'avocat grillé, maïs, tuile de maïs aux épices, et concassé de tomates gélifié en kappa.
Mes notes d'épreuve :
- Une belle équipe que l'on est curieux de voir interagir.
- Mais hélas, encore une fois pour Justine, elle ne dit mot lorsque Vincent s'impose : « Je fais l'avocat, et toi tu fais les condiments » , ce qui équivalait à un « Je fais l'épreuve, va lire ton iPad ou faire des coloriages ».
- Cela n'enlève rien à la qualité du plat de Vincent, belles tuiles croustillantes, bien épicées, beaux avocats grillés.
- Justine, sous les encouragements de Michel Sarran, finit par offrir un peu de résistance et de sortir de son rôle semi-imposé de commis. Elle décide de réaliser un joli condiment tomates, oignons, échalotes et coriandre en sphère gélifiées en kappa. Et ces petites boules de tomates en kappa revêtent soudain une portée symbolique. Ces boulettes, c'est l'affirmation de Justine, c'est le symbole de sa libération, c'est l'hirondelle de Hunger Games, l'oeillet de la révolution portugaise, cette boulette, une fois posée sur l'assiette, est un touchdown émancipateur d'un autre match qui ne se joue pas dans le plateau, mais dans sa tête.

Avis de Philippe Etchebest : « Ca me plait bien » ; « Très moderne » ; « Très gastronomique » ; « L'avocat poelé c'est bon ! » ; « J'aurais voulu que la tomate soit plus liée, plus compotée » ; « Globalement, une assiette réussie ».
-> Vincent et Justine qualifiés pour l'épisode 4 de Top Chef 2018 !

Publicité

Geoffrey et Clément

Leur plat : « Texture de tacos végétal »
En réalité : Avocat grillé, tartare d'avocat, tempura d'avocat, tacos soufflés mais en fait non.
Mes notes d'épreuve :
- Un duo chic, qui partage une belle modernité aux racines asiatisantes.
- Clément est encore assez jeunot, on a du mal à le voir assuré. L'épreuve précédente, il avait perdu ses moyens avec son oignon en croute de sel. Puis avait conquis Piège sans nous impressionner avec ses crevettes au lard. Il s'agirait maintenant de se recentrer et de dérouler un peu.
- Geoffrey, lui, m'impressionne toujours un peu plus, surtout d'un point de vue du comportement. Il est calme, en tout cas y travaille beaucoup, calme Clément qui foire ses tacos soufflés, le réoriente sur ses tuiles, conseille comment. Il semble maîtriser. Il lui manquera peut-être à terme de la technique, mais il semble avoir le palais, et surtout le focus.

Avis de Philippe Etchebest : « C'est original » ; « Le tempura d'avocat c'est osé mais ça marche plutôt bien » ; « Je retrouve bien le gout du tacos guacamole » ; « Il ya de la gourmandise, c'est généreux ».
-> Geoffrey et Clément recalés, sur le fil, vers la deuxième épreuve !

Épreuve n°2 : Germignons et Bulbizarres chez Veyrat

Hmmmm une torterra…

C'est dans le cadre extraordinaire de la Maison des Bois de Marc Veyrat, en Haute-Savoie, que se déroule l'épreuve des recalés.
Marc Veyrat. Deux fois triple étoilé, et deux fois récompensés par le rarissississime 20/20 au Gault et Millau.
Je ne suis pas super à l'aise pour parler de Marc Veyrat. Son talent : indéniable et inconcevable. Pour vous le résumer en une phrase, si vous ne connaissez pas Marc Veyrat : il a réussi à accoler à la gastronomie française un sens des finesses, de l'imperceptible et du végétal que l'on a toujours cru réservé à l'Asie, tout simplement. En y ajoutant un concept de localitude, d'attachement de la cuisine au territoire toujours radicalement affirmé avec anticipation par rapport à ses pairs. Sa cuisine sonne avec son cadre. Quand vous y êtes, encadré par les montagnes, et que vous goûtez, c'est une émotion à en chialer. Source : tout le monde. Absolument tout le monde.

Publicité

Le problème : j'ai rarement entendu de bien au sujet du personnage. Et son marketing, sous des apparats de franchise paysanne et naturelle, frôle toujours la kitscherie d'un Sylvain Durif, le christ cosmique de youtube.

Cependant, si l'on se borne à prendre ce que Veyrat nous donne, sa personnalité forte et reconnaissable en fait un personnage truculent et emblématique de la cuisine française.
Ainsi, si vous êtes passionné de gastronomie, que vous n'êtes pas gaulé comme Yannick Alleno et souhaitez vous déguiser en chef pour une prochaine soirée entre amis, voici mon starter pack « se déguiser en Marc Veyrat ».

Se déguiser en Marc Veyrat en soirée

Le costume
Ma reco shopping :

Le champs lexical :
Les connaissances de Veyrat sur les herbes les plus sauvages de Haute-Savoie sont encyclopédiques et témoignent d'un savoir unique. L'avantage, pour l'imiter, c'est que personne d'autre ne connait ces herbes, qui ont toutes des sonorités de noms de pokemons. Vous pourriez dire n'importe quoi que personne ne pourra vous contredire.
Mon astuce : citez des herbes fictives en droppant des noms de pokemons de type Plante, et en reliant ces herbes à des goûts au terminaisons exotiques.

Un exemple :
« Ah ! Regardez donc là ! Des tiges de ceriflor ! Vous avez pas ça à Paris, hein ? La ceriflor, c'est délicieux, c'est très fin, ça a une terminaison de réglisse, de menthol et de tabasco. Rien à voir avec ces feuilles de boguérisse, ou même de cabriolaine ! Une fois séchées et infusées, vous avez un goût unique de doliprane, avec une note persistante de samos et de nutella. Il faut en mettre très peu, c'est très fin ! Vous présentez ça sur une ardoise, avec quelques tiges de tournegrin, et c'est le bonheur ! »

Publicité

Le thème de l'épreuve : « La clé, si vous voulez, c'est de mettre la nature à l'honneur dans l'assiette, simplement ce que je veux c'est une cuisine pleine d'arômes, avec les goûts, les textures, mais aussi des herbes, ça c'est très important les herbes ».
En réalité : Une assiette entièrement végétale, cherche pas. Un gros plateau Timon et Pumba avec du tronc d'arbre, de la mousse, de la terre, des branches, vas-y.
L'épreuve est d'abord visuelle. Sur les 5 assiettes présentées, maître Veyrat sélectionne les 4 assiettes les plus séduisantes visuellement
À l'issue de la dégustation, il désigne son assiette préférée.

Les candidats sont lâchés dans la nature, comme dans PUBG, pour piocher parmi les légumes de potager et les herbes sélectionnées par le chef, et si possible, aller chercher dans la forêt des herbes inédites.
- Camille, complètement à la rue, découvre littéralement la nature. il apprend que l'ortie pique, ne sait pas quoi ramasser, finit par ramener la moitié d'un arbre, un chat, et une vieille savate laissée par le maître l'été dernier.
- Frankelie fume des roulées dans un coin et ne cueille strictement rien.

- Victor est dans son élément : c'est une tête chercheuse, il reconnait toutes les herbes, attrape deux pokemons de type shiny, fait évoluer bulbizarre en méga-florizarre et en ramène quatre branches sur le plan de travail.

Victor Son plat : « Trompe-l'oeil "Que doit-on manger ?" Chénopodes, orties et champignons »

Publicité

En réalité : champignons cuits façon curanto (chili), cuisson couverte de mousse et d'herbages, purée aux trompettes de la mort et potiron, bouillon d'orties et feuilles de capucine, chips de lichen passé à la friteuse, feuilles de chénopodes séchées. C'est beau.

Notes d'épreuve :
- Victor est à l'aise, ça fait plaisir à voir, il enchaîne avec assurance les techniques, maîtrise les végétaux en jeu, sait où il va. Cette épreuve le met à l'aise. Ca biomimétise à fond.
- Seul petit bémol : son plat ressemble exactement à un caca de sanglier recouvert par trois coups de sabots dans la terre forestière.

-> Sélectionné visuellement par Veyrat.

Dégustation de Veyrat : « Ce qui me plait moins c'est cet amalgame qu'il a fait ici » ; « Un contraste mal maîtrisé entre chénopode parfait et cette purée qui ne me fait pas envie »
-> Victor recalé en sélection dernière chance
-> Victor sauvé de la dernière chance par Etchebest
-> Victor qualifié pour l'épisode 4 de Top Chef 2018 !

Clément

Son plat : « Saveur de sous-bois en camouflage »

En réalité : velouté de céleri infusé à la pomme de pin et huile de noisette, champignons, épinard, oignon, tuiles de céleri, herbes.
Notes d'épreuve :
- Jolies tuiles.
- Le dressage ne m'éclate pas beaucoup non plus. Son plat ressemble à un scrapbook.
-> Sélectionné visuellement par Veyrat.
Dégustation de Veyrat : « Le sous-bois ça me plaît beaucoup » ; « C'est très bon, très très bien fait » ; « Formidable »
-> Clément recalé tout de même en sélection dernière chance
-> Clément sauvé de la dernière chance par Darroze
-> Clément qualifié pour l'épisode 4 de Top Chef 2018 !

Publicité

Franckélie Son plat : potimarron, oignons, champignons, purée de légumes
Notes d'épreuve :
- Franckélie a un mérite : il ne fait même pas semblant. Il lâche, en pleine domaine de Veyrat, « Je vais pas m'embrigader dans des trucs lichen machin machin ».
- On peut comprendre qu'il n'ait finalement pas envie, au vu de son parcours, de participer à Top Chef. Mais une question nous vient alors à l'esprit : pourquoi participer à Top Chef ?
- Un Alexis, l'année dernière, ne semblait pas en avoir grand chose à faire non plus, mais au moins, ils nous montrait sa cuisine, il déroulait ses ingrédients fétiches, nous mettait un peu de Mexique, et a permis de se faire mieux connaitre. Ce n'est même pas la priorité pour Franck, qui en plus de celà n'offre pas de cuisine particulièrement signée ou reconnaissable dans les épreuves.
- Je serais curieux de savoir, s'il nous lit, comment son entrée dans l'émission s'est déroulée, si M6 est venu le tirer de son restau, ou si quelqu'un a particulièrement insisté pour qu'il y participe.
- Pour revenir à la recette, Franckélie manque de végétal, ne sait pas trop quoi dérouler. Il finit par faire fumer ses pommes de terre aux aiguilles de sapin.
- D'un point de vue du dressage, son plat ne respecte pas les contraintes, mais pour sa défense, c'est le seul qui ne ressemble pas à un exposé de CM2 sur les chamois.
-> Du coup, recalé visuellement par Veyrat
-> Franckélie recalé en sélection dernière chance
-> Franckélie envoyé en dernière chance par Etchebest !

Publicité

Camille Son plat : « Champignon des sous-bois sous les sapins »

En réalité : carpaccio de cèpes, feuilles de capucines en raviole, crème de champignons, purée d'orties, spongecake.

Mes notes d'épreuve :
- C'est l'épreuve que j'attendais de Camille pour voir enfin ce qu'il avait sous le capot.
- Camille est hors-sol, ne maîtrise pas le champs des ingrédients à disposition, et doit improviser en utilisant son palais et sa technique. Il assure et s'adapte. Attention à la fragilité apparente de Camille : il est potentiellement redoutable
-> Sélectionné visuellement par Veyrat
Dégustation de Veyrat : « hmmmm c'est bon ça ! » ; « L'équilibre qu'il ya dans ce plat, c'est un paradis » ; « Y'a un mélange des arômes, un mélange amoureux : on en jouit ».
-> Camille remporte l'épreuve sous une pluie de mélange amoureux !
-> Camille qualifié pour l'épisode 4 de Top Chef 2018 !

Geoffrey

Son plat : « Salsifis cuits sur mousse, écrasé fumé à la pomme de pin, eau végétale »

En réalité : salsifis, poires grillées à l'huile de noix, écrasé de salsifis et reines des prés, infusion d'herbes sauvages.
Notes d'épreuve :
- Son plat méritait de gagner à mon sens, car il alliait beaucoup d'intelligence visuelle, un soin accru sur les cuissons, les arômes, et une épure conservée tout en restant dans le thème. Et il n'a pas peur d'envoyer des choses potentiellement déroutantes, comme son infusion d'herbes sauvages.
- Geoffrey a de la modernité et du palais.
-> Sélectionné visuellement par Veyrat

Publicité

Dégustation de Veyrat : « J'aurais mis quelques gouttes de balsamique dessus »
À ce moment là de la dégustation, le maître des herbes est aux fraises, car il n'a pas vu le bol de bouillon à 10 centimètres de son nez. Stéphane Rotenberg lui rappelle avec politesse.

J'en profite pour répondre très sérieusement à une question qui m'est souvent posée dans les debriefs Top Chef : pourquoi je ne parle jamais de Stéphane Rotenberg ?

Je vais vous répondre : je parle peu de Stéphane Rotenberg car dans cette émission, il est un animateur parfait. Il est tout ce que l'on attend d'un animateur, dans l'approche la plus pure, la plus ORTF possible. Il fait s'enchaîner les services, « passe les plats » avec sourire, il s'exprime poliment, ne se met absolument jamais en avant, et n'hésite pas, parfois, à inflexer les injustices lors des délibérés avec la discrétion d'un chef de rang monégasque. Pour moi, Rotenberg n'est pas lieu à blague, parce qu'il est parfait. Il fait partie de ces rares animateurs professionnels qui viennent au travail le matin et repartent le soir comme certains vont au bureau, n'en fait pas tout un délire pour soigner son égo à l'écran, c'est un travailleur dans l'animation et il le fait très bien. Et, à entendre beaucoup d'anciens candidats, il est sympa hors antenne, sans taper sur l'épaule pour autant, toujours à sa place. Pro et frais. C'est tout pour moi.
-> Stéphane Rotenberg qualifié pour l'épisode 4 de Top Chef 2018 !

Publicité

Après avoir goûté le bouillon, Veyrat change de pignon : « C'est un super plat »
« C'est un mariage d'amour entre les éléments incroyable » ; « Comme on dit chez nous ça marche "du feu de dieu !" », (incroyable expression typiquement savoyarde, cela me rappelle cette expression que nous avons dans le Sud-Est: "Hmmm, c'est bon !")
->Geoffrey recalé en sélection dernière chance
-> Geoffrey envoyé en dernière chance par Darroze !

RAPPEL DES SÉLÉCTIONS DERNIERE CHANCE
Cette nouvelle règle est pourrie, injuste, place des finalistes d'épreuve au même niveau que des recalés d'entrée, et expose un Geoffrey qui a superbement cuisiné et a failli gagner à Franckélie. Jusqu'ici, on est bien tombé, mais on n'est pas à l'abri d'une sortie injuste en cours de saison qui fera se lever la France comme une seule femme.
-> Clément sauvé par Darroze
-> Geoffrey désigné par Darroze pour passer en dernière chance

Épreuve de la dernière chance : résumé flash

Geoffrey
Son plat : bœuf rôti sur herbes, vinaigrette de bœuf à l'orange, oranges, alliacées

L'avis du jury : « Il y a une approche assez contemporaine sur cette assiette » ; « C'est agréable, c'est très frais, manque un peu de garniture » ; « C'est intéressant le goûtt de la vinaigrette » ; « Belle promesse tenue » ; « Très belle cuisson » ; « Pas riche en quantité et très riche en saveur » ; « Simple, visuel et complexe gustativement ».

-> Geoffrey qualifié pour l'épisode 4 de Top Chef 2018 !

Publicité

Franckélie

Son plat : filet de bœuf fumé au foin, ketchup de champignons, échalotes confites au vin rouge et épices, jus de bœuf.

L'avis du jury : « Je suis pas emballé par la présentation » « Un peu simple » « C'est une assiette qui est juste et c'est une belle réalisation » « Il est pas resté suffisamment de temps pour fumer »
-> Franckélie éliminé de Top Chef 2018 !

Bye, Franckélie ! Le chef sort de la compétition en ayant réussi tous ses plats, fait preuve de technique et d'assurance, mais ne voulait pas vraiment participer à Top Chef, ce qui est un handicap sérieux pour participer à Top Chef.

Attribution de mes deux astérisques « poulain 2018 »

Il est temps que je me mouille et attribue enfin mes deux jetons sur les candidats que je sens le plus mériter de gagner ce Top Chef 2018.
L'année dernière, j'avais choisi Jean-François Bury et Jérémie Izarn, et ce dernier avait remporté la compétition devant un Franck sur le papier imbattable.
Cette année, j'ai décidé de prendre des risques. La logique aurait voulu que je place mes billes sur Matthew, pour le moment irréprochable, et Vincent Crepel, qui a tout pour lui également à ce stade de la compétition.
Mais j'ai choisi de filer mes astérisques à Camille Delcroix et Geoffrey Degros.

Les deux ne sont pas encore tout à fait finis et se cherchent encore. Il y a une petite mystique Top Chef qui fait souvent gagner les candidats évoluant dans l'émission, même si d'autres peuvent leur être supérieurs (Franck Vs Jérémie).

Camille a une belle base classique, formation double étoilé chez un maître rebelle, beaucoup de fébrilité en épreuve, un état d'alerte permanent qui peut finalement le rendre mobile en toute situation. Il l'a prouvé dans cette épreuve, dans laquelle il a démarré dans le schwartz total pour improviser un plat gagnant.

Geoffrey, lui, a peu d'expérience mais un palais magnifique, et la modernité naturelle de sa génération. Il travaille énormément sur lui, mais n'a jamais peur de surprendre. Il pourra peut-être sortir sur une énormité, mais il a le potentiel pour frapper fort.

Rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode et un nouveau débrief, on retrouvera Cédric Grolet et son moule de noix !

Les Meilleures Brèves de Backroom repérées par les lecteurs

« Ça a été un déclic de prendre du plaisir avec Clément » (repéré par Leeloorocks)
« J'ai envie qu'il soulève la tuile pour voir ce qui se passe dessous » (repéré par James)
« Je vois que mes boules ont tenu ! » (repéré par Renaud)
« Il me sort son gros burrito ! » (repéré par Prométhée)

Le classement subjectif

Mathew Hegarty 16/20 (=)
Vincent Crepel 15/20 (=)
Camille Delcroix* 15/20 (=)
Geoffrey Degros* 15/20 (=)
Victor Mercier 14,5/20 (+0,5)
Adrien Descouls 14/20 (=)
Justine Imbert 13,5/20 (-0,5)
Thibault Barbafieri 13,5/20 (-0,5)
Tara Khattar 13/20 (=)
Clément Vergeat 12,5/20 (-0,5)

Retrouvez également Henry Michel dans son état naturel, @henrymichel