La croisière de l’art contemporain s’amusera (peut-être) à Phnom Penh
Image de Une : The Boat, sur le Tonlé Sap, à Phnom Penh. Photo : Fabien Mouret via.

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La croisière de l’art contemporain s’amusera (peut-être) à Phnom Penh

Financez (ou pas) un projet de centre d’art contemporain sur un bateau de croisière abandonné dans la capitale cambodgienne.

Pour les habitants de la capitale cambodgienne comme pour les futurs touristes de passage, voici un projet qui a le mérite de vouloir faire bouger l'offre culturelle phnompenhoise. Dana Langlois, Alexis de Suremain et Jeroen Van Daalen, trois entrepreneurs expatriés, ont idée d'investir un vieux bateau de croisière décrépi pour créer un centre d'art agrémenté de quelques commerces. Une aubaine dans une ville en proie à l'inflation immobilière et où la scène artistique réclame de nouveaux lieux d'exposition. « The Boat va venir combler un besoin grandissant dans la communauté artistique : le besoin d'espace et de ressources pour les artistes » estime Langlois.

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Amarré près du Pont de l'Amitié Japo-Cambodgienne, sur le Tonlé Sap, une des rivières traversant Phnom Penh, The Boat, un « hôtel flottant » de 80 mètres de long, est un bateau de croisière, cédé par un homme d'affaires Franco-Cambodgien, qui n'a jamais été achevé – s'il est sûr, il lui manque l'électricité et la plomberie. Sur six étages et 6000 m2, s'étalent plus de 100 pièces, quatre ponts ouverts et un toit-piscine. De quoi installer des salles d'expositions, des studios et résidences d'artistes, des scènes, des bureaux, pouvant être loués à des entreprises culturelles, un restaurant, des bars, des chambres privées, comme le prévoient les organisateurs… Ainsi, environ deux tiers des espaces seraient réservés aux activités artistiques tandis que le tiers restant aurait un usage commercial, permettant une balance économique du centre.

L'histoire a commencé à la fin de l'été 2015, quand l'entrepreneur hôtelier et fondateur de Maads, De Suremain, signe un accord avec le propriétaire du bateau. Il contacte ses futurs collaborateurs peu après. « Il y a trois mois, j'ai reçu un sms : "Hey, j'ai ce projet pur un espace d'art. Tu veux en parler ?" » raconte Langlois, curatrice et directrice de JavaArts et future directrice artistique du Boat, à The Phnom Penh Post en décembre dernier. « Le jour d'après, on était sur le bateau. » Ils sont bientôt rejoints par l'homme d'affaires et employé de Celliers d'Asie, Jeroen Van Daalen. Ils disent s'être, entre autres, inspirés du Brisbane Powerhouse en Australie, du 59 rue de Rivoli à Paris ou des squats d'artistes berlinois. Ils expliquent leur démarche par le peu d'espaces culturels dans la capitale, alors que la scène artistique regorge d'artistes émergents, représentés à l'étranger comme Leang Seckon ou Svay Sareth.

Au-delà du soutien (non financier) proposé par l'Unesco, l'équipe espère réunir 40 000 $ : une campagne lancée sur Indiegogo affiche un crédit de presque 9000 $ (ndlr : à l'heure d'écriture de cet article, il reste deux jours pour terminer la collecte). Des contreparties alléchantes sont pourtant proposées : son portrait sur une fresque murale pour 25 $ jusqu'à sa propre soirée privée sur le bateau pour un don de 2000 $, en passant par un message personnel gravé sur l'une des marches du bateau (100 $) ou des reproductions d'oeuvres. L'ouverture est initialement prévue au milieu de l'année, mais sans « sans fonds, il n'y aura pas de centre d'art flottant » déplore De Suremain.

Pour en savoir plus sur The Boat, cliquez ici. Pour aider au financement du projet, cliquez là.