Les bizutages sont cruels mais ils permettent aussi d'installer chez les étudiants cet indispensable sens de la loyauté et de l'appartenance à un groupe. En Suède, on les pratique depuis le Moyen Âge.À cette époque, les nouveaux étudiants suédois devaient se vêtir d'habits colorés ornés de cornes, d'oreilles d'ânes et de défenses de sanglier. Ils étaient alors poussés au milieu d'une foule moqueuse qui tailladait leurs costumes à l'aide d'épées, de scies ou de pinces coupantes. Parfois, un étudiant perdait une oreille. Enfin, le maître de cérémonie abrégeait leurs souffrances en mettant du sel sur leur langue et en versant du vin sur leurs têtes. Les nouveaux venus pouvaient alors passer l'année à jouer les esclaves des étudiants plus âgés.Comparé à tout ça, les bizutages d'aujourd'hui sont plutôt fades. Personnellement, j'adorerais engloutir des litres d'alcool, des vers, des piments et de la bouffe pour chat avant de me faire attaquer par des types armés d'épées.Aujourd'hui, la plupart des étudiants qui subissent ces rites de passage sont ceux qui souhaitent rejoindre un club de sport ou une fraternité. Pourtant, les « nollning » (« bizutages » en suédois), sont toujours officiels et autorisés dans beaucoup d'universités, tandis que des versions non-officielles ont lieu dans certains lycées.Certaines personnes expliquent la popularité de ces « jeux » par une sorte de réaction à la nature introvertie des Suédois. Étrangement, ces rites de passage permettraient aux nouveaux étudiants d'être plus à l'aise en se sentant les bienvenus. Après tout, quelle meilleure façon pour se faire de nouveaux amis que d'être publiquement humilié avec eux en jouant à des jeux stupides comme glisser tout nu dans son propre vomi juste après avoir été couvert de merde ?Voici un bref résumé de ces gentils rites du Nord :LA LIGNE D'HABITSLes nouveaux étudiants sont divisés en deux équipes et se font déshabiller afin que l'on puisse faire une ligne avec leurs vêtements. Le jeu a lieu généralement dans un jardin public ou dans un square. L'équipe qui a réalisé la plus longue ligne a gagné.Degré de sauvagerie pour les Suédois : 8Degré de sauvagerie pour le reste du monde : 2Degré de sauvagerie médiévale : -10LE JEU DU BALLONLes équipes d'étudiants sont divisées en couples (la plupart du temps, un garçon et une fille). Les garçons doivent se mettre à genoux et faire semblant de baiser la fille avec un ballon de baudruche. L'équipe dont le ballon explose en premier remporte l'épreuve.Degré de sauvagerie pour les Suédois : 4Degré de sauvagerie pour le reste du monde : 0Degré de sauvagerie médiévale : -16 (même si je pense que la présence d'un ballon serait assez surprenante pour l'époque.)LE TIR À LA CORDE DANS LA MERDEComme son nom l'indique, ce tir à la corde a lieu sur une pelouse recouverte d'excréments de vaches. Pas besoin de vous expliquer ce qui attend l'équipe perdante.Degré de sauvagerie pour les Suédois : 8Degré de sauvagerie pour le reste du monde : 6Degré de sauvagerie médiévale : 3 (il y avait beaucoup de merde de vaches à l'époque, mais ça ne veut pas dire non plus qu'ils aimaient ça.)LE DÉFI DE LA PINCE À LINGELes étudiants les plus vieux mettent une pince à linge sur le nez des plus jeunes et l'équipe qui tient le plus longtemps sans crier de douleur ou enlever la pince à gagné.Degré de sauvagerie pour les Suédois : 1Degré de sauvagerie pour le reste du monde : -1Degré de sauvagerie médiévale : -7LE JEU DU CONCOMBREEncore une fois, les deux équipes de première année sont divisées en équipes de deux (garçon/fille) et l'un des participants doit manger un concombre qui aura préalablement séjourné à l'intérieur des sous-vêtements de l'autre.Degré de sauvagerie pour les Suédois : 10Degré de sauvagerie pour le reste du monde : 4Degré de sauvagerie médiévale : 8 (si le couple est constitué de personnes de sexes différents)LA COURSE DU POISSON POURRIEn Suède, le poisson pourri (ou « surströmming » pour « poisson aigre ») est un met régional pas ragoûtant que peu de gens apprécient ; la simple odeur que ce poisson dégage peu suffire à les faire vomir. Pendant la course du poisson pourri, les deux équipes doivent chacune former une ligne et se faire passer le poisson de bouche à bouche jusqu'à ce qu'il revienne au point de départ. L'équipe qui réussit la première à faire revenir le poisson gagne. Si le poisson tombe, l'équipe doit en prendre un nouveau et recommencer la course.Degré de sauvagerie pour les Suédois : 7Degré de sauvagerie pour le reste du monde : 9Degré de sauvagerie médiévale : -100 (de toute façon, aucun aliment n'était bon à l'époque)LE CHANT DE LA FONTAINEUne fois les étudiants à moitié nus (et toujours assez éméchés), ils doivent chanter à tue-tête et un par un dans une fontaine publique.Degré de sauvagerie pour les Suédois : 4Degré de sauvagerie pour le reste du monde : 2Degré de sauvagerie médiévale : 1LA GLISSADE HORRIBLELe challenge final est une épreuve bien dégueu. Les étudiants les plus vieux jettent des œufs, du lait pourri, du ketchup, de l'huile et de la soupe de poisson sur des étudiants à moitié nus qui doivent ensuite glisser sur une bâche en plastique. Parfois, ce rituel débute par un jeu à boire à l'issue duquel les étudiants vomissent afin de bien lubrifier la bâche. Cette épreuve est plus répandue au cours des bizutages de lycée car les universités ont tendance à lutter contre la consommation d'alcool excessive et le vomi.Degré de sauvagerie pour les Suédois : 10Degré de sauvagerie pour le reste du Monde : 7Degré de sauvagerie médiévale : -1000
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