García a grandi à l’extrémité sud de l’État frontalier de Tamaulipas. Elle a connu de grands ouragans qui ont dévasté les deux villes en 1955 et 1966. Mais ceux-ci ont soudainement cessé de ravager la région après un événement mystérieux qui a changé sa vie.García raconte qu’elle et une amie ont toutes deux vu plusieurs objets volants en « formation dans le ciel », un soir de 1967. Elle en a parlé à sa famille, qui a minimisé la chose et suggéré qu’il devait simplement s’agir d’avions. « Mais ça ne pouvait pas être des avions en raison de la façon dont ils étaient apparus, et même de la formation : les [avions] ne se déplacent pas comme ça. Ils étaient lents et nombreux. »Si sa famille n’a pas apperçu les étranges objets volants se déplaçant à l’unisson, beaucoup d’autres en ont été témoins. Le lendemain, le 7 août 1967, le journal local El Sol de Tampico a publié un article avec le titre Platillos Voladores Sobre Tampico, ou « Soucoupes volantes au-dessus de Tampico » en français. L’article affirmait que « des milliers d’habitants » avaient été témoins du phénomène aérien et citait l’agent de la tour de contrôle de l’aéroport local qui aurait compté « neuf objets non identifiés ».« Ça ne pouvait pas être des avions en raison de la façon dont ils étaient apparus. Les avions ne se déplacent pas comme ça » - Beatriz García.
Juan Carlos Ramón López, le fondateur et président du groupe, est une figure bien connue de la scène extraterrestre mexicaine. Il a déclaré à VICE qu’il s’était rendu à Amupac il y a près de dix ans, lors d’une méditation guidée le 19 juillet 2013, grâce à ce qu’il appelle son « corps astral ».Amupac, dit-il, est « intraterrestre » et « multidimensionnel », et serait fait de métaux et de cristal. Il est habité par des êtres de près de 3 mètres de haut, minces et à la peau claire, qui ont une « conscience » plus évoluée et une « énergie qui rayonnait partout dans la base ». « Ce que j’ai compris, c’est qu’ils surveillent l’évolution de la planète », dit López. « Pour ma part, j’en déduis que ce sont des psychologues, des scientifiques qui sont connectés dans cette réalité, mais ils vivent dans un espace hors du temps. »« Ce que j’ai compris, c’est qu’ils surveillent l’évolution de la planète » - Juan Carlos Ramón López.
Cette fête non officielle, El Día OVNI Tamaulipas, est née d’une blague visant à tourner en dérision la légende grandissante dans la région. Une personnalité médiatique de l’État voisin de Nuevo Leon a organisé un événement appelé El Día del Marciano (Journée du Martien) en octobre 2013, et a exposé un buste DIY d’une tête d’extraterrestre verte près de la plage de Miramar.« Si les gens viennent ici, c’est surtout pour visiter cette région et pour observer ce type de phénomènes » - Nembra Carmen Jiménez
Álvarez rappelle qu’il existe une autre théorie populaire dans la région : l’absence de grandes tempêtes serait due au fait que l’eau près de la côte du sud du Tamaulipas est légèrement plus fraîche que plus au nord et au sud dans le Golfe du Mexique.« Ici, l’eau de mer est plus froide d’un ou deux degrés. Elle parvient à tirer la masse d’air et, par conséquent, à détourner les ouragans » - Javier Francisco Álvarez.
Le long de la plage de Miramar, on devine clairement laquelle des deux croyances a gagné ce concours de popularité. « Les gens viennent sur cette plage en quête d’extraterrestres. Ils cherchent aussi des souvenirs, des porte-clés, des T-shirts, des chapeaux, des bracelets, des animaux en peluche, tout ce qui a un rapport avec les extraterrestres », affirme Infante. « Il est certain que les habitants ont essayé d’exploiter ce phénomène pour augmenter leurs ventes. »Les stands de rue le long de la route menant à la plage vendent tout ce que vous pouvez imaginer sur le thème des extraterrestres. Autour des deux villes, tout, des salons de coiffure aux restaurants, a adopté cette iconographie. Mais il n’y a pas que des gens qui cherchent à se faire de l’argent.« Il est certain que les habitants ont essayé d’exploiter ce phénomène pour augmenter leurs ventes » - Carolina Infante.
El Marcianito se glisse dans son alias, prétendant parfois être un véritable extraterrestre qui a été expulsé d’Amupac après être entré en contact avec des humains et être tombé « amoureux de Miramar Beach ». Il affirme que l’argent qu’il récolte en prenant des photos avec les touristes lui servira à réparer son vaisseau spatial afin de retourner un jour à Amupac.Mais parfois, l’homme derrière le masque reconnaît que sa famille et lui vivent dans un quartier pauvre de la ville et qu’ils gagnent leur vie en vendant des fruits et des légumes sur un marché local. Il ajoute qu’il n’a même pas assez d’argent pour avoir un téléphone portable. Mais il est certain d’une chose : les extraterrestres existent.« S’il y a tant de monde qui croit en nous, c’est parce que nous existons vraiment. Nous aimons prendre soin de cette belle côte de Miramar » - El Marcianito.
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