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Après 105 ans, autant faire pile ou face pour déterminer son destin

À la manière d’un pile ou face contre la faucheuse, l’être humain a autant de chances de s’éteindre que de continuer à vivre une fois qu’il atteint l’âge de 105 ans.
Photo par Matthew Bennett via Unsplash

Une recherche publiée dans la revue Science affirme que passé l’âge vénérable de 105 ans, le risque de mortalité se stabilise à 50-50. Ainsi, les vieux centenaires ont une chance sur deux de mourir chaque année subséquente, rapporte la revue scientifique Nature.

Pour arriver à ces résultats, les chercheurs italiens Elisabetta Bardi et Francesco Lagona, ont surveillé un groupe de 4000 « super vieux », tous âgés de 105 ans et plus. En comparant les données accumulées, ils ont constaté que le risque de mourir progresse de manière stable tout au long de l’âge adulte.

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« Nous avons montré que le taux de mortalité, qui augmente de façon exponentielle jusqu'à 80 ans, décélère ensuite, et atteint ou s'approche d'un plateau à partir de 105 ans », expliquent les scientifiques à l’AFP.

Donc, d’après les conclusions de l’étude, la Japonaise Chiyo Miyako, actuellement âgée de 117 ans et l’aînée du monde, pourrait défier la mort jusqu’à… l’infini? Pas tout à fait, mais il devient impossible de prédire sa mort d’une année à l’autre.

Le cas de Jeanne Calment

La palme de la longévité revient à la Française Jeanne Calment, qui a atteint l’âge record de 122 ans. Décédée en 1997, c’est le cas documenté qui bat toutes les statistiques.

En 2016, une analyse publiée dans la revue Nature statuait que la race humaine a bien un âge maximum qui oscillerait autour de 115 ans. Les chances de dépasser ce chiffre, comme Mme Calment, sont exceptionnellement faibles.

Pour arriver à ces conclusions, Jan Vijg, un généticien de l’Albert Einstein College of Medicine de New York, a décortiqué les données démographiques de la banque Human Mortality Database, qui regroupe 39 pays, pour compiler l’âge du décès des personnes les plus vieilles. Il a déterminé qu’il y avait effectivement un plateau de vieillesse pour l’être humain, entre 105 et 115 ans, peu importe les avancées en matière de santé.

Fin du débat? Bien sûr que non

Sans dire que la communauté scientifique déchire sa chemise autour de l’espérance de vie des humains, il y a bel et bien des divergences d’opinions.

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C’est le cas de deux chercheurs de l’Université McGill, qui, eux, affirment que rien n’empêcherait l’humain de franchir les 115 ans. « Il n’y a pas de signes, statistiquement, que ça va s’arrêter. Pour autant que l’on sache, l’âge auquel les gens vont réussir à vivre va continuer d’augmenter », souligne l’un d’eux en entrevue à Radio-Canada en 2017. Ils ont analysé la même base de données que Jan Vijg et, pour eux, les statistiques montrent que l’amélioration des conditions de vie ne peut qu’entraîner une croissance de la longévité.

Selon Statistique Canada, le nombre de centenaires au Canada est en croissance. Avec l’espérance de vie qui continue de grimper, ils étaient plus de 8000 au Canada et 1850 au Québec lors du dernier recensement, en 2016. Ce nombre de centenaires canadiens passerait à plus de 40 000 en 2035 avec le vieillissement des baby-boomers.