Ahmed El Mousaoui nous raconte sa préparation avant son combat

Champion de l'Union européenne des poids welters, Ahmed El Mousaoui a quitté la France il y a 10 jours pour rejoindre Auckland en Nouvelle-Zélande. Il est ensuite parti à Hamilton car il y affronte l'Australien Jeff Horn le 5 décembre. En jeu, le ranking pour les ceintures IBF et WBO. Mais c'est surtout l'occasion pour Ahmed de préparer son voyage aux Etats-Unis, prévu en 2016. Car Ahmed compte bien poursuivre sa carrière professionnelle outre-Atlantique. Mais avant ce grand défi, il faut achever cette année par une victoire.

Chez VICE Sports, on s'est toujours demandé comment les boxeurs préparaient un combat. On en a donc profité pour lui demander. Sûr de sa froce, il nous a tout expliqué.

Il faut bien évidemment avoir la caisse pour enchaîner les rounds. Le combattant doit travailler son endurance, mais aussi son jeu de jambes qui lui assure mobilité, souplesse et équilibre sur le ring. Le tout en essayant de donner le plus de coups à son adversaire.

« Je fais du foncier pour avoir de l'endurance, pouvoir tenir plusieurs rounds, être capable de prendre des coups, d'en donner, tout en continuant à me déplacer. Parallèlement à la boxe, je suis inscrit dans un club d'athlétisme. J'ai un préparateur physique qui est un ancien athlète de haut niveau. »

« Je fais trois séances d'athlétisme par semaine. Pendant une séance, il y a 3 minutes durant lesquelles je donne le maximum. Je tourne à 17 km/h de moyenne pendant cette durée et après j'ai 1 minute 45 de récup' à base de footing. Tout se passe généralement dans les bois. »

« Le mercredi, c'est jour de piste. Je fais 12 à 15 séries de 400 mètres avec une minute de récupération entre chaque série. Il m'arrive également de faire des pyramides (répétitions de courses par paliers). Je ne change jamais de préparation, je sais que c'est ce qui convient à mon physique et à ma boxe. »

« Le vendredi, je travaille ma puissance et mon explosivité sur des machines de musculation, notamment grâce à la presse à cuisses ».

« Je fais principalement des exercices au sac. Ce sont des répétitions de frappe basées sur des changements de rythme. Les meilleurs boxeurs sont qui changent de rythme rapidement. Ces exercices me permettent de bosser mon endurance, ma vitesse, mais aussi la précision de mes coups ».

« Je ne regarde pas de vidéos, ça me met mal à l'aise. C'est le boulot de mes coaches », nous a expliqué Ahmed.

On est donc allé demander à ses coaches Halim Chalabi et Nasser Lalaoui : « Il s'agit d'observer la tactique de jeu de l'adversaire, d'évaluer son comportement et ses capacités physiques sur les différentes phases du combat afin de comprendre son game plan et d'adapter notre propre stratégie. »

En fonction des séances vidéos, l'entraînement d'Ahmed est adapté en fonction des caractéristiques physiques et pugilistiques de son adversaire.

« Je pense que la technique est inée. Soit tu l'as, soit tu ne l'as pas. Il vaut veiller à ne pas toujours faire le bourrin, mais travailler avec le coup d'oeil. J'ai affronté des boxeurs qui avaient la même boxe que Jeff Horn et j'ai enchaîné les séances ».

« J'ai une boxe aérienne, mais mes coaches m'ont demandé de me forcer à rester au centre du ring et de donner des coups car Jeff Horn aime aller au combat ».

« L'alimentation change surtout avec la contrainte de poids. Dans mon cas, il s'agit de passer à 2 kg en dessous de mon poids de forme. Toutes les sucreries et les fromages sont bien évidemment bannis et toutes les portions réduites. Afin de ne pas avoir de carences, le rôle des compléments alimentaires est primordial. Un de mes sponsors met à ma disposition une nutritionniste qui adapte les produits en fonction de mes besoins ».

Propos recueillis par L. D.