Cet effacement de tout ce qui constitue une fiction au profit du message se manifeste dans chaque épisode. Alors que la narration classique suit son cours, celle-ci s’arrête pour nous vomir le point crucial de la morale. Deux personnages se retrouvent alors face à face et discutent tels des chatbots. D’un côté, le mauvais adolescent qui représente le passé, de l’autre le bon adolescent qui représente 2020. Le mauvais joue le rôle de celui ou celle qui pense que se faire éjaculer dessus dans un bus est OK. Le bon adolescent est là pour lui rappeler (à juste titre) que non, qu’il faut porter plainte et ne pas hésiter à en parler. Une fois la vérité dite, les deux personnages partent en souriant, heureux.« Ils semblent coupés du monde, loin d’Instagram, du Brexit et des inégalités sociales »
« Le cinéma était une histoire de révélation (révélation esthétique, émotionnelle et spirituelle). Il s’agissait de personnages, de la complexité des gens et leurs contradictions, et parfois leurs natures paradoxales, la façon dont ils peuvent se blesser et s’aimer les uns les autres et se retrouver soudainement face à eux-mêmes. […] À l’inverse, c’est la nature d’une franchise moderne : études de marché, tests auprès du public, validations, modifications, nouvelles validations, et nouvelles modifications jusqu’à ce que ce soit prêt à être consommé. »
« Il fut un temps où l'impérialisme culturel était tout à fait accepté […] Je pensais à l'empire britannique et combien, si vous étiez le vice-roi des Indes, vous pouviez penser que vous n'étiez là que pour le bien de la population d'Inde. Ou de la même manière, si vous étiez un colon en Afrique française, vous vous disiez : "Je les éduque, j'exporte leurs ressources dans le monde et je les aide" »