FYI.

This story is over 5 years old.

Tech

Pourquoi les Canadiens français ont-ils de bonnes artères, malgré de hauts facteurs de risque?

Le peuple de la poutine est-il aussi le peuple de la maladie cardiaque?
Pixabay

Une équipe de chercheurs a voulu confirmer la prémisse selon laquelle les « événements cardiovasculaires indésirables » et la maladie des artères coronaires sont plus fréquents chez les Canadiens de descendance française.

C'est ce que de nombreux médecins canadiens pensent, et c'est un stéréotype alimenté entre autres par la hausse des facteurs de risque cardiaques dans la population francophone et le taux plus élevé d'infarctus enregistré au Québec, disent les chercheurs de l'Université d'Ottawa.

Publicité

Toutefois, les scientifiques n'ont pas réussi à le confirmer par leurs recherches comparant des Canadiens blancs, français et anglais.

Les chercheurs n'ont pas décelé chez les francophones une prévalence plus marquée à la coronaropathie, une maladie cardiovasculaire qui entraîne le rétrécissement ou le blocage des artères coronaires par des plaques d'athérosclérose, ce qui peut causer des arrêts cardiaques.

Chose étonnante : les Canadiens français présentent néanmoins plus de facteurs de risques de maladies cardiovasculaires. On retrouvait chez eux plus d'antécédents de tabagisme (8% de plus), de diabète (2% de plus), ainsi que des antécédents familiaux de coronaropathie précoce (9% de plus).

L'étude est basée sur des analyses d'examens par imagerie des artères coronariennes, enregistrés à l'Institut de cardiologie de l'Université d'Ottawa, entre 2006 et 2013. Les Canadiens français de cette étude proviennent de Champlain*, en Ontario.

Un phénomène inexpliqué

Pourquoi, malgré des facteurs de risques élevés, les Canadiens français ont-ils des artères qui semblent se porter aussi bien que celles des Anglais?

On l'ignore pour l'instant, mais on évoque quelques pistes.

« Cette découverte est intéressante dans le contexte du bien documenté "Paradoxe français": les Canadiens français descendent des habitants de la France, qui eux enregistrent un bas taux de coronaropathie et de mortalité cardiovasculaire, malgré une alimentation plus riche en cholestérol et en gras », avancent les chercheurs.

Ils évoquent aussi la possibilité d'étudier d'autres facteurs pour expliquer les incidents cardiaques plus élevés observés chez les Canadiens français. Par exemple, l'étude des caractéristiques de la plaque, son volume total, une calcification irrégulière ou encore la taille du noyau lipidique, qui sont tous associés à des événements indésirables de nature cardiaque.

En gros, il va falloir pousser ces recherches pour confirmer l'hypothèse de départ.

*Les Canadiens français de l'étude provenaient bel et bien de Champlain, en Ontario, et non de Charlemagne.