David contre les Haricots magiques

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David contre les Haricots magiques

Mis à l'écart pendant 20 ans par une clause de non-concurrence, David Klein, bientôt 70 piges, annonce son retour dans le game du bonbec.

Révolution dans le monde des bonbons : David Klein, l'homme qui a inventé la marque de Jelly Beans Jelly Belly (des bonbons américains très populaires qui ressemblent à nos Dragibus) avait vendu la marque dans les années quatre-vingt dans un deal qu'il regrettait amèrement depuis. Mis à l'écart pendant 20 ans par une clause de non-concurrence, il annonce aujourd'hui son retour.

C'est le genre de types en qui on peut avoir une confiance aveugle – pas la peine d'écrire les choses noir sur blanc avec eux, vous voyez ce que je veux dire ? »

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Si on avait la possibilité de résumer la vie professionnelle d'une personne en une seule citation, cette dernière irait à David Klein. Là, il parle de ses nouveaux associés avec lesquels il veut relancer son activité. Bien qu'il ait revendu sa marque il y a 35 ans à Herman Goelitz Candy Co. – dans des conditions discutables qu'il a toujours regrettées faute d'accompagnement juridique valable – l'homme continue à accorder sa confiance sans vraiment trop se méfier.

L'idée qu'il a eue pour faire son come-back ? Produire des jelly beans haut de gamme, saveur café, en faisant financer la production sur Kickstarter. À presque 70 ans, David Klein n'a rien perdu de son énergie et de ses idées. Le serial entrepreneur – qui est aussi à l'origine des marques Sandy Candy et Raven's revenge, deux marques de bonbons mythiques aux US, voir ci-dessous – s'est associé à Stéphanie et Jeff Thirtyacre, deux wannabe entrepreneurs de l'Illinois. Avec leur nouveau produit, ils ont l'intention de combler ce qu'ils voient comme un manque dans l'offre des cafés de quartier. Selon David, tous les coffee-shops, depuis Starbucks jusqu'au petit café de quartier, devraient enrichir leur offre avec leur toute nouvelle offre de bonbons au café.

David Klein bathtub beans

De 1976 à 1980, pendant les quatre années où il contrôlait la compagnie, David Klein était « Mister Jelly Belly ». Avec leur variété incroyable de saveurs, les bonbons qui étaient distribués par des magazines glamours comme Bloomingdale's tenaient le haut du pavé. David avait même réussi à s'incruster à la Maison Blanche – Ronald Reagan était vraiment fan des jelly beans. David Klein passait alors sur les plateaux TV et se faisait photographier par des magazines people – People magazine l'avait d'ailleurs affiché en couverture dans une piscine remplie de jelly beans.

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En 1980, David Klein a vendu tous les droits de Jelly Belly et de ses marques filles et il a passé les trois dernières décennies à le regretter amèrement. Pressé par un associé qui partait à la retraite et un fabriquant qui menaçait de l'attaquer pour non-paiement, il a accepté de vendre sa création chérie, droits inclus, à Herman Goelitz Candy Co., qui a depuis changé son nom pour Jelly Belly Candy Company.

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« J'ai toujours eu les Jelly Beans dans le sang. Et depuis que j'ai vendu la marque, j'ai toujours voulu y retourner, me dit David Klein. J'ai signé un accord de non-concurrence de 20 ans avec Jelly Belly, pendant lesquels j'ai été complètement exclu de l'industrie. Mais je n'ai jamais cessé d'y croire : à chaque seconde, j'attendais la bonne opportunité pour revenir. Et quand Stéphanie et Jeff sont venus me voir avec leur idée de Jelly Beans au café, je savais que c'était la bonne. Le café est partout. Nous allons contacter tous les cafés. Je ne pense pas qu'il sera très difficile de trouver un marché. »

La campagne de crowdfunding de David Klein et du couple Thirtyacre a réussi à lever 12 000 € pour la création de la nouvelle société, appelée « Original Coffee House Jelly Beans ». Il ne s'agira pas de bonbons énergétiques – 500 g de Jelly Beans contiennent à peine l'équivalent en caféine de deux tasses de café – mais quatre saveurs ont déjà été développées à ce jour : café et donuts, Double buzz, macchiato et chai latte.

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David Klein factory

Dans l'atelier de David.

Même s'il se concentre plutôt sur ses futurs projets, David Klein ne peut pas s'empêcher de ressasser le passé. Un documentaire sorti en 2010 et appelé « Candyman : l'histoire de David Klein » et produit par son fils revient sur la vente de la marque. Un représentant de Jelly Belly a refusé d'entrer dans les détails mais a confirmé à MUNCHIES que la compagnie avait payé à David Klein un montant de 20 000 $ par mois pendant 20 ans. Ce qui représente presque 4,5 millions € – un montant plutôt élevé. Mais David Klein se défend en disant qu'il n'en a touché qu'une petite partie, car il a dû partager cet argent avec son associé (et les impôts). Il estime s'être fait avoir car il n'avait pas pris d'avocat à l'époque, pensant que son diplôme de droit serait suffisant.

David Klein Candy tray

Aujourd'hui, ce n'est pas la première tentative de David Klein pour essayer de revenir dans la course aux jelly beans. Il y a quelques années, il avait eu l'idée d'une ligne de bonbons en concurrence directe avec celle de Jelly Belly. Selon lui, l'accord de non-concurrence – dont l'existence et les détails n'ont pas été commentés par Jelly Belly – aurait expiré en 2000. Même si cette idée s'est révélée être un échec commercial, il est aujourd'hui convaincu que sa nouvelle ligne de Jelly Beans au café va cartonner.

David Klein veut inonder les coffee-shops américains de ses bonbons. Pour cela, il les fabrique dans l'usine de 1 000 mètres carrés qu'il possède depuis 20 ans. « Le café est aimé dans le monde entier, aime-t-il à faire remarquer. Bien sûr, mes concurrents produisent des bonbons goût capuccino ou Java. Mais personne n'a créé une ligne entière de bonbons dédiée aux cafés et aux magasins gourmets. »

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David Klein signing plate

Les idées viennent facilement à David Klein. Pour garder leur trace, il a pris l'habitude de les écrire sur des assiettes en papier. L'idée des Sandy Candy par exemple (un bonbon vendu en pipette qui ressemble à du sable de toutes les couleurs) lui est venue alors qu'il regardait sa fille faire un château de sable. Le cultissime « Raven's revenge », un dérivé des Sandy Candy, était vendu dans des petites bouteilles en plastique mou qui ressemblaient à des éprouvettes.

Raven's Revenge

Et puis il y a eu le best-seller : « Snot ». L'idée est née un jour où David Klein regardait un épisode du « Late Show » dans lequel David Letterman avait invité un mec qui faisait des expériences scientifiques avec de la morve. « On va en faire un bonbon, s'est tout de suite dit David Klein, flairant le bon plan. On a créé un bonbon avec une texture semblable à de la morve, qui était présenté dégoulinant dans un emballage en forme de nez. On en a vendu des millions. La majorité de ces idées viennent du quotidien, de suggestions de gens que je rencontre. Je garde les yeux et les oreilles grands ouverts tout le temps. »

Richard Schaffer travaillait chez Herman Goelitz Candy Co. au moment où David Klein a vendu la marque Jelly Belly. Il prétend ne pas croire une seconde que David Klein se soit fait avoir dans l'affaire et que « candy man » est à prendre pour ce qu'il est : un sacré personnage. « David est quelqu'un à part. Il a un vrai esprit entrepreneurial, il aime les gens, et il est prêt à tout pour promouvoir et vendre ses produits, explique Richard Schaffer. Généralement, les gens le trouvent étrange parce qu'ils ne le comprennent pas. Il a une manière d'être bien à lui ».

David Klein outside factory

Devant l'usine de David.

Aujourd'hui, David Klein veut aller de l'avant. Cette fois, il est certain que son idée va marcher. Peut-être que la confiance un peu aveugle qu'il porte à ses nouveaux associés paiera. Après tout, il le mérite, lui qui a dédié sa vie aux Jelly beans.