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Culture

Une artiste perd son compte Instagram et son gagne-pain

« C'est injuste de me punir parce que les gens sont trop prudes. »

MISE À JOUR (17 décembre 2016) : Le compte Instagram de Mélodie Perrault a été réactivé depuis la publication de l'article, mais elle n'y a toujours pas accès.

Plus de 70 000 personnes suivaient l'artiste Mélodie Perrault sur Instagram. Mais cette semaine, elle a perdu l'accès à son compte. Du coup, cinq ans de dur labeur sont effacés du réseau social. Et elle ne s'explique toujours pas ce qui est arrivé.

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Lundi matin, Mélodie se réveille et bizarrement, elle n'a pas de notification Instagram sur son téléphone. Elle essaie de se connecter, mais l'app lui signale qu'elle ne possède plus son compte. Elle croit alors avoir été piratée. « C'est comme si mon compte avait été effacé », dit-elle.

Elle tente d'écrire par tous les moyens à la compagnie, mais elle reçoit toujours des réponses automatiques et impersonnelles qui n'expliquent pas ce qu'elle aurait pu faire de mal.

Toutes les photos : Mélodie Perrault, Instagram

Il faut dire que la tatoueuse et illustratrice avait l'habitude de publier du contenu quelque peu osé. Elle prenait souvent des photos d'elle en petite tenue et ses illustrations avaient parfois un caractère sexuel. Des utilisateurs signalaient régulièrement son contenu comme étant inapproprié.

Plus tard, Mélodie Perrault reçoit finalement un message automatique qui lui indique qu'elle n'avait pas respecté les règlements d'Instagram, ce qu'elle dément.

Selon la compagnie, il est interdit de montrer « des rapports sexuels, des organes génitaux ou des plans rapprochés de fesses entièrement exposées». Mais « la nudité dans les photos de peintures et de sculptures est […] acceptable ». Il est aussi interdit de contacter d'autres utilisateurs de façon abusive.

« Je n'ai jamais publié de nudité complète. C'est vrai que je reçois souvent des notifications parce que des gens signalent mes photos. Mais je ne peux pas faire plaisir à tout le monde. Si quelqu'un n'aime pas mon dessin de Jésus sur une moto, ce n'est pas mon problème! »

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Aujourd'hui par contre, ce l'est un peu devenu. L'artiste de 26 ans a perdu ses 1085 publications, mais surtout, une bonne partie de ses revenus. Elle se servait d'Instagram pour faire la promotion de son travail de tatoueuse et pour vendre des imprimés et des t-shirts sur le site Internet Big Cartel. Elle venait aussi de devenir ambassadrice pour la marque RVCA grâce à son compte.

« Je n'ai rien vendu depuis 36 heures. En plus, c'est juste avant Noël, la meilleure période pour moi. »

Quiconque connaît un peu les rouages du réseau social sait qu'accumuler 70 000 abonnés représente énormément de travail. « Je faisais trois dessins et six publications par jour, à des heures précises. Je n'ai vraiment pas la patience de recommencer. »

« C'est ma vie qui se trouvait là-dessus. C'est injuste de me punir parce que les gens sont trop prudes. »

Nous avons tenté de joindre Facebook Canada, qui possède Instagram, sans succès.

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