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Quelles conséquences suite à l'autorisation d'une colonie israélienne en Cisjordanie ?

Cela faisait 20 ans que le gouvernement n’avait pas initié de colonisation sur ce territoire.
ASSOCIATED PRESS

Le gouvernement israélien a donné son feu vert jeu jeudi dernier pour installer une nouvelle colonie en Cisjordanie – une première depuis plus de vingt ans sur ce territoire occupé. Plus de 600 000 colons israéliens habitent en Cisjordanie occupée et dans l'est de Jérusalem. Mais c'est probablement la dernière fois que le gouvernement israélien pourra installer une colonie sur ce territoire occupé.

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Le président américain Donald Trump souhaite la signature d'un accord de paix entre Israël et la Palestine, et la colonisation – considérée comme illégale par une grande partie du monde – qui se poursuit dans les territoires palestiniens est un obstacle majeur pour tout accord de paix.

Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, joue lui sur deux tableaux : d'un côté, il essaie de choyer sa coalition pro-colonisation, de l'autre, il cherche à convaincre Trump de son sérieux dans la poursuite des négociations avec les autorités palestiniennes. Jeudi dernier, Nétanyahou a annoncé qu'il construirait une nouvelle colonie près de Shilo, au milieu de ce qui pourrait être un futur État palestinien. Il a aussi déclaré à son cabinet de sécurité qu'Israël limiterait unilatéralement la construction des colonies pour satisfaire Trump. Les colonies seraient construites dans des zones déjà développées ou sur des terrains adjacents, et aucun nouvel « avant-poste » ne serait autorisé (un « avant-poste » est une colonie construite sans la permission du gouvernement israélien.)

Le député de la Knesset Yehuda Glick, membre du Likoud, le parti de Nétanyahou, habite dans une colonie Israélienne. Il a accueilli l'annonce avec joie.

« C'est un message très positif », explique-t-il à VICE News. « D'un côté, Nétanyahou prend en considération les demandes de Trump, et de l'autre, [il autorise] la construction continue de colonies. La seule chose qui peut favoriser la coexistence et la paix, c'est la construction ».

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La Maison blanche n'a pas critiqué l'annonce de Nétanyahou, déclarant aux médias que le Premier ministre israélien avait décidé de la construction d'Emek Shilo – et du démantèlement récent de l'avant-poste Amona – avant d'entamer les discussions avec Trump. Un officiel de la Maison blanche a ajouté que « le gouvernement israélien avait été clair sur le fait qu'il voulait aller de l'avant, et que sa politique prendrait en compte les demandes du Président. »

Mais Hagit Ofran, qui recense chaque nouvelle colonie pour Peace Now, a qualifié de farce les annonces de Nétanyahou. Il a ajouté que les constructions étaient en train de « détruire le plan d'une solution à deux États ».

« En faisant cela, Nétanyahou dit en gros "Nous construirons où nous voulons." Il n'y a aucune limite » s'est désolé Ofran. « C'est juste de la rhétorique, et le fait que les colons soient heureux montre que c'est du bluff ».

Ofran a ajouté que Nétanyahou pourrait toujours permettre la construction de nouvelles colonies en les considérant comme des nouveaux « quartiers » de colonies déjà existantes – ce qu'a fait le gouvernement en octobre dernier, lorsqu'Israël a annoncé de nouvelles colonies près de Shilo. Ofran a également affirmé que le gouvernement continuerait sa politique de colonisation en Cisjordanie, rendant impossible la naissance d'un État palestinien mitoyen.

L'annonce de la construction d'Emek Shilo a fâché Hanan Ashrawi, un homme politique palestinien, pour qui cet évènement prouve qu'Israël cherche avant tout « l'apaisement de ses colons illégaux » plutôt que la paix.

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Mais les autorités palestiennes sont dans une impasse. Jason Greenblatt, l'envoyé de Trump chargé des négociations internationales, a voyagé entre Washington, Israël et les territoires palestiniens pour convaincre les forces en présence de se réunir à la même table. Et le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi se rend ce lundi à Washington, où Trump lui demandera sûrement de l'aider à persuader Mahmoud Abbas de négocier la paix.

Cette pression pourrait inciter les Palestiniens à s'asseoir à la table des négociations, selon Yousef Munayyer, directeur exécutif de la campagne américaine pour les droits des Palestiniens.

« C'est toujours la Maison blanche, avec un nouveau président. Dans l'espoir de maintenir ce qu'ils voient comme une relation essentielle, [les leaders Palestiniens] vont leur donner le bénéfice du doute », a ajouté Munnayer.


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