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Mode

Au Kosovo, il y a une boutique consacrée au style d’Hillary Clinton

Les habitants de Pristina vouent un culte aux tailleurs et aux camaïeux de beige.

Les Kosovars aiment la famille Clinton, notamment parce que Bill et Hillary ont toujours ouvertement soutenu l'indépendance de leur pays. Et si l'ancien président a un boulevard à son nom, c'est la candidate à la présidence des États-Unis qui tient le haut du pavé. Au Kosovo, elle est perçue comme une sorte d'icône de la mode.

Dans le centre-ville de la capitale, Pristina, une boutique nommée Hillary est consacrée au style vestimentaire de l'ancienne secrétaire d'État. En 2012, Hillary s'est elle-même rendue dans la boutique et s'est vu offrir un élégant tailleur bleu marine en guise de remerciement.

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Fiola et moi, devant un portrait d'Hillary

Curieuse de savoir pourquoi le style plutôt banal d'Hillary était si populaire dans cette petite partie du monde, j'ai décidé de voir ces vêtements par moi-même. Je voulais également savoir comment les propriétaires de la boutique voyaient sa campagne actuelle.

Par un samedi matin pluvieux, je me suis rendue à Pristina. Hillary (la boutique) se trouve à seulement quelques mètres de la statue de trois mètres de Bill Clinton, qui marque le début du boulevard Clinton. À l'intérieur, j'ai rencontré Fiola, une étudiante en littérature de 24 ans qui y travaille comme assistante. Elle a été ma styliste pour la journée.

Malheureusement, Fiola ne travaillait pas le jour où Hillary est venue au magasin. À sa grande honte, compte tenu de l'importance de la visite et de la fierté des propriétaires. Les photos qui témoignent de cette journée ont fait de leur boutique un sanctuaire.

Le très recherché tailleur beige

Alors que Fiona choisissait mon premier vêtement de la journée, elle m'a raconté la genèse de la boutique. Apparemment, l'idée de départ est venue du père du propriétaire, qui pensait que s'il ouvrait un magasin consacré à Hillary, elle viendrait à Pristina rien que pour le rencontrer. Aussi absurde que ça puisse paraître, il n'avait pas tort.

En raison d'une forte demande, Fiola ne disposait plus du vêtement le plus recherché — un tailleur beige — à ma taille. À la place, j'ai opté pour le bleu foncé. Fiola m'a expliqué que des talons hauts s'imposaient pour celui-ci, comme le ferait Hillary.

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De nombreuses femmes d'affaires vont chez Hillary, qui est devenue l'une des boutiques les plus haut de gamme de Pristina. Tout est relatif, cependant : il faut tenir compte du fait que le Kosovo a l'un des plus hauts taux de chômage d'Europe. Pas surprenant que tout ce qui est proposé à la boutique soit fait de matières synthétiques.

Si les prix sont au-dessus des moyens de beaucoup de Kosovars, ils restent peu élevés pour le reste du monde occidental. Le premier ensemble que j'ai essayé coûtait un peu moins de 120 $.

Comme je suis allergique aux talons hauts, j'ai demandé à Fiola de m'amener un autre ensemble dans l'espoir d'y échapper. Impossible. Qu'est-ce qu'un tailleur bleu marine sans des talons hauts? Du non-sens, selon Fiola.

Une tenue assortie au drapeau américain

« Ne te tiens pas comme ça! » m'a-t-elle lancé alors que je trébuchais. « Hillary aurait le dos bien droit. »

J'ai demandé à Fiola ce qu'elle choisirait pour Hillary si elle revenait au magasin un jour. Sans une seconde d'hésitation, elle m'a apporté une chemise blanche, un pantalon bleu marine et un blazer rouge. « Les Américains aiment ça, n'est-ce pas? Ce sont les couleurs de leur drapeau. » J'ai demandé à Fiola ce qu'elle pensait de la candidature d'Hillary. « Je lui souhaite de réussir. J'espère qu'elle gagnera. » Plusieurs dames sont entrées dans la boutique. Certaines d'entre elles cherchaient des habits de soirées, d'autres des ensembles pour le travail. Je me rappelle que, plus tôt, Fiola m'avait dit que la plupart des politiciennes achetaient leur tailleur à Pristina.

Au Kosovo, de nombreuses femmes veulent ressembler à des Américaines. Et, même si les vêtements de chez Hillary sont en majorité importés de Turquie, rien ne les fait se sentir plus américaines que ces blazers synthétiques.