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Aaron Brookner : Burroughs était une figure mythique pour Howard, Jim [Jarmusch], Sara [Driver] et Tom [DiCillo]. C'est cette dernière génération qui a eu beaucoup d'influence sur la mienne. J'ai grandi en idolâtrant ces réalisateurs.Qu'avez-vous ressenti en entrant dans le bunker ?
J'étais dépassé. L'intérieur n'a pas changé ; des épices posées sur une étagère datent de 1978. Il y a un pistolet dans la garde-robe de Burroughs, les bobines d'Howard ont été recouvertes par trente années de poussière. C'était très fort. Quand Jim Jarmusch est venu, il a ressenti la même chose.L'atmosphère est folle – il n'y a pas de fenêtre, aucun bruit. C'est vraiment incroyable parce que la Bowery est tellement bruyante en général – les camions affluent en masse dans le quartier. Mais, une fois à l'intérieur du bunker, c'est le silence complet. C'est un endroit totalement hermétique.
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Je vais vous répéter une histoire qui vient de la bouche de Jim. James Grauerholz [le biographe et exécuteur testamentaire de Burroughs] s'était rendu au Kansas et avait laissé Jarmusch et mon oncle s'occuper de Burroughs pour le week-end. Forcément, ils ont fini par boire des litres de vodka et prendre des drogues bizarres.À un moment donné, Burroughs a sorti son flingue et a tiré sur une boîte en fer. Les balles se sont mises à ricocher et à rebondir sur les murs du bunker, sans blesser personne. Jim Jarmusch a fini par dire qu'il allait devoir partir – il n'avait simplement pas réalisé qu'ils avaient passé plus d'une journée ensemble et que le soleil venait de se lever. Cette histoire m'a marqué parce qu'elle en dit long sur la relation qu'ils entretenaient, et à quel point Burroughs vivait reclus.
Je tenais à montrer la réalité, la brutalité de la situation à l'époque, et à faire revivre aux spectateurs le drame qu'a vécu Howard. Son partenaire, Brad Gooch, m'a déclaré qu'à un moment donné, ils pensaient que le virus se propageait via les conduits d'aération des boîtes de nuit. Burroughs évoquait un virus potentiellement mortel, administré par le gouvernement et répandu délibérément au sein de la communauté gay. Il y avait tellement de rumeurs. L'hystérie et la désinformation battaient leur plein.
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Je voulais profiter de l'opportunité de remettre ses films à l'ordre du jour, afin que les gens puissent les regarder. Les films sur Burroughs et Wilson sont très peu connus. Bloodhounds a été tout autant oublié.Plus important encore : je voulais ressusciter l'état d'esprit d'Howard – sa franchise, sa joie de vivre, la manière dont il a vécu et les risques qu'il a pris pour faire ce qu'il aimait.Pour en savoir plus sur Uncle Howard, visitez le site web du film.Suivez Kaleem sur Twitter.