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Sexe

À qui confier son fétichisme des collants lorsqu’on est un jeune Français de 20 ans ?

Ce que j’ai vécu lorsque mon obsession sexuelle est devenue un truc que j’ai été contraint de cacher.

Je suis un fétichiste des collants. Je prends beaucoup de plaisir sexuel simplement en caressant les jambes d'une fille qui en porte. Car ce sont les jambes qui m'attirent le plus. Je ne fantasme pas sur les culs, ni les seins. Avec le temps, j'ai développé diverses techniques qui me permettent de toucher les jambes d'une fille en collants, et ce, sans passer pour un pervers. C'est ce que je fais parfois en soirée. Comme on me considère comme quelqu'un de tactile, ce n'est jamais très difficile.

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Je ne sais plus depuis combien de temps j'ai cette attirance pour les collants – elle s'est affirmée progressivement. Déjà à l'école primaire, je sautais sur les jambes des filles qui en portaient, ce qui m'a valu quelques visites chez un psychologue. Au collège, je regardais les jambes des filles qui en mettaient. Vers la classe de 4e, j'ai commencé à prendre discrètement des photos de jambes de filles avec mon iPod. C'est vers ce moment-là que j'ai compris que c'était une attirance sexuelle : les pulsions que j'avais en primaire – sauter sur les jambes des filles – s'étaient transformées en envie de me masturber.

Il m'arrivait souvent de m'asseoir à côté d'une fille en collants pendant les cours, je faisais tomber un stylo au niveau de ses jambes puis j'en profitais pour passer la main sur sa jambe en faisant croire que ce n'était pas voulu. La vérité, c'est que je prenais plaisir à faire ça.

L'auteur de l'article chez lui, début 2017.

Mon fétichisme pour les collants dérive d'une première passion pour les jambes des femmes. Ce n'est pas une paraphilie. Il n'existe aucune étude scientifique sur mon cas, mais d'après Internet, nous sommes plein. On trouve sur YouTube une multitude de vidéos liées à ce fétichisme. Notamment des gens qui filment les jambes de femmes en collants dans le train, le métro ou dans la rue. Parfois, on tombe sur des vidéos de teasing tournées par des filles plutôt jolies qui en portent. Il suffit de taper « pantyhose » sur YouTube (relativement NSFW) pour convaincre que mon fantasme sexuel pour les collants touche beaucoup d'hommes et de femmes. Il m'arrive bien sûr de me masturber sur ce genre de vidéos – plus souvent que sur du porno traditionnel.

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Il existe aussi du porno lié aux collants. Si vous faites un tour sur PornHub (très NSFW), vous verrez des séquences où l'acteur se tape l'actrice à travers un trou fait dans ses collants afin d'accéder seulement à son vagin.

Dans ma vie, il est rare que je demande à une inconnue de me donner ses collants. Je ne suis pas un creep. Toutefois, je le demande systématiquement à ma copine lorsque j'en ai une. Pour l'heure, toutes ont accepté. Il arrive également que j'achète parfois moi-même des paires de collants. La première paire que j'ai eue, je l'ai volée à une fille dans les vestiaires pendant un cours d'EPS. Certes, j'avais trouvé que voler la paire était déjà très excitant en soi, mais pouvoir la porter en suivant l'était encore plus. Je l'ai utilisée pour me masturber dedans. Dès la première fois, j'ai trouvé ça génial.

Je me suis mis à en voler de plus en plus souvent, dans les corbeilles à linge la plupart du temps. J'étais bien plus jeune. J'ai maintenant mis un terme à cette habitude. Depuis, je porte moi-même des collants sous mon pantalon, de temps en temps en hiver. J'aime le fait d'en porter sans que personne ne le sache. Toutefois, je ne me masturbe pas lorsque je porte des collants ; je me masturbe dans des collants prévus à cet effet.

Toutefois, j'ai très peu d'amis et amies auxquels j'ai avoué mon fétichisme. Par peur d'une chose : être rejeté.

Le folder où Maxime conserve toutes ses photos de femmes en collants, sur son disque dur.

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Je compte les amies filles à qui je l'ai confié sur les doigts de la main. Toutes sont assez ouvertes d'esprit. Parfois quand je leur en parle, c'est dans le but de m'attirer leurs faveurs. En général, j'arrive à faire passer la pilule en prétextant qu'il n'y a « rien de sexuel » là-dedans. C'est vrai et faux à la fois, car si les collants m'excitent sexuellement, je me limiterai de toute façon à les toucher. En revanche, j'évite autant que possible de leur dire qu'il m'arrive de me masturber dedans.

Je n'ai qu'une seule amie qui accepte d'en porter pour moi. Elle m'en a déjà fait profiter d'une manière non sexuelle, en me laissant toucher ses jambes.

Toutefois, je l'ai déjà avoué à des filles que je connais peu – notamment sur les sites de rencontre. Souvent leur réaction est négative. À dire vrai, cela ne m'étonne pas plus que ça ; mon fétichisme peut faire peur. D'autres filles paraissent amusées par mon fétichisme, d'autres encore se moquent de moi. Je les comprends aussi.

Car mon fantasme peut provoquer des situations gênantes. La pire a eu lieu il y a deux ans. Une amie de ma grande sœur, qui portait toujours des collants, venait alors régulièrement regarder des films chez ma sœur l'après-midi. J'étais en première année de bac pro. J'allais parfois chez ma sœur quand son amie venait, et je regardais un film avec elles. Je n'ai pas pu m'empêcher de toucher ses collants, presque toute la durée du film. La deuxième fois que j'ai fait ça, elle s'est éloignée de moi ; là, j'ai compris qu'elle avait compris.

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Lorsque je parle de mon fétichisme à mes potes, je le dis toujours d'une manière à ne pas passer pour un déviant sexuel. J'annonce tout simplement que « j'aime bien les collants », que je « trouve ça doux et sexy ».

Plus tard, elle m'a contacté sur Facebook et avec elle, j'ai parlé de mon fétichisme. Elle a bien voulu me laisser toucher ses collants pendant deux ou trois jours, puis elle s'est rétractée à cause de notre légère différence d'âge. Elle m'a dit plus tard par messages interposés qu'il « fallait que j'arrête ça ». J'ai appris par la suite qu'elle en avait parlé à son copain. Aujourd'hui encore celui-ci demeure jaloux vis-à-vis de moi. Je la fréquente encore régulièrement ; dès que je la vois, c'est toujours très embarrassant.

D'une manière générale, je fais en sorte de garder autant que possible mon fétichisme pour moi. Je l'ai annoncé seulement à des potes très proches. Lorsque je le fais, je le dis d'une manière à ne pas passer pour un déviant sexuel. J'annonce tout simplement que « j'aime bien les collants », que je « trouve ça doux et sexy ». La plupart sont d'accord et acceptent mon point de vue. Par chance, jamais un seul de mes potes ne s'est moqué de moi pour ça.

Si j'évite d'en parler en mon nom, je n'ai aucun problème à en parler dans l'anonymat – comme ici. Il existe de nombreuses communautés de fétichistes des collants, mais aucune ne parle de la vie des fétichistes. En effet, la plupart sont juste des forums de partage de photos de femmes en collants, ou bien des plates-formes afin que des filles partagent des photos d'elles en collants – il est important de noter qu'il existe des filles qui ont ce fétichisme. Sur Reddit, il existe un groupe dédié à ce fétichisme, et qui est très actif.

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Je n'ai aucun ami dans la même situation que moi. Je connais deux ou trois potes qui aiment bien les collants, mais aucun n'a jamais reconnu en porter ou se masturber à l'intérieur. Je crois de toute façon que je n'ai pas besoin de faire partie d'une « communauté ». Je ne cherche pas à rencontrer d'autres fétichistes dans mon genre. Toutefois, je suis convaincu que pouvoir en parler en public des fétichismes permettrait de les faire connaître. Et peut-être que certains en auraient moins honte.

De fait, les gens comme moi ont souvent honte de leur fétichisme. La plupart des gens ne sont pas prêts à accepter ce qui est différent. On nous catégorise comme « déviants », quand bien même nous sommes tout à fait normaux. Juste parce qu'une majorité d'hommes hétérosexuels aime les seins des femmes, ce fantasme est considéré comme « normal ». Et irrémédiablement, dès qu'un fantasme moins connu se présente à eux, comme ma passion pour les collants par exemple, ces mêmes personnes aiment en faire un sujet de moquerie, le tourner en dérision. Comme si ça ne les concernait pas.

Mais en y réfléchissant, on a tous un comportement ou une habitude qui nous rend bizarre. Un truc sexuel ou pas, d'ailleurs.

Aujourd'hui, j'aurais encore terriblement honte d'afficher mon fétichisme en public. À dire vrai, j'aimerais le voir disparaître, car il me pourrit la vie. Dans les transports en commun, au restaurant, dans la rue : partout où il y a des femmes qui portent des collants, je suis obligé de regarder – et je ne pense plus qu'à ça. C'est devenu assez handicapant. Les seuls moments où ça se calme, c'est quand j'ai une petite copine qui en porte pour moi. J'ai déjà pensé à aller voir un psychiatre. Mais de toute façon, j'ai honte de parler de ça à quelqu'un, de visu, pour régler un problème avec lequel je suis condamné à vivre toute ma vie. Ça ne servirait à rien.

Car je suis certain que d'ici quelques années, mon fétichisme sera le même. Il aura conservé la même intensité. Mais je suis tout aussi persuadé que j'aurai la même vie sexuelle que n'importe quel homme. J'espère, qui sait, que les gens seront dès lors plus ouverts. Et une chose est sûre : la femme qui partagera ma vie et mon lit sera au courant de l'intégralité de mon fétichisme. Toutes mes envies, tous mes secrets. Pour moi, c'est cela le vrai amour : se faire plaisir mutuellement, sur tous les points où il est envisageable de le faire. C'est pourquoi, avec un peu de chance, elle portera des collants de temps en temps pour me faire plaisir.