FYI.

This story is over 5 years old.

Mexique

Les producteurs mexicains de tequila se lancent à l'assaut de la Chine

Depuis l'élection de Trump, les producteurs de tequila cherchent à être moins dépendants du marché américain, dont l'accès n'est pas garanti.

Pendant sa campagne, Donald Trump a laissé entendre qu'il n'était pas fan du Mexique et des Mexicains – les accusant d'être des violeurs ou de mauvais hombres ; estimant que les personnes d'origine mexicaine ne pouvaient pas être juges aux États-Unis ; ou encore qu'il fallait absolument ériger un gigantesque mur entre les deux pays.

Après son élection, l'administration Trump a laissé entendre que les États-Unis pourraient imposer une taxe de 20 pour cent sur les importations mexicaines – afin de financer la construction du mur. Cette taxe ne s'est jamais matérialisée, mais la rhétorique anti-Mexique du président américain et son côté imprévisible a relancé un vieux problème pour les producteurs mexicains de tequila : trouver un marché d'export important – autre que les États-Unis.

Publicité

Sur les 196,7 millions de litres de tequila exportés par le Mexique en 2016, 160,9 millions (soit 82 pour cent) sont arrivés sur le marché américain, d'après les données du Conseil de régulation de la tequila mexicaine. L'Allemagne se place en deuxième place, très loin des États-Unis, avec 2,7 pour cent de l'ensemble des importations de tequila mexicaine.

« Personne ne sait ce qui va se passer [entre les États-Unis et le Mexique], » dit John Tichenor, le directeur marketing de Tequila Herradura. « Pour le moment, on patiente et on regarde ce qui se passe. Que va-t-il en sortir ? »

En attendant de voir ce qui se passe avec les États-Unis, les producteurs de tequila se tournent vers une autre alternative : la Chine, la deuxième économie mondiale et un énorme consommateur d'alcool – mais pas de tequila, du moins pour le moment. Le marché chinois fait la part belle aux spiritueux : d'après une étude de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 69 pour cent de la consommation d'alcool en Chine concerne les spiritueux, la bière représente 28 pour cent de la consommation et le vin, trois pour cent.

À quel point le marché chinois est-il important ? Le spiritueux national, le baijiu, n'est pas très connu en Occident – mais cet alcool composé de céréales, qui ressemble à la vodka, est l'alcool le plus vendu au monde. En 2015, le Wall Street Journal rapportait que le baijiu avait généré 23 milliards de dollars en vente sur une année.

Publicité

Si nombre de Chinois apprécient les spiritueux, le défi des producteurs de tequila reste grand.

« Quand les Chinois voient de la tequila, on leur explique que c'est fait à base d'agave et que ça vient du Mexique, » dit Francisco Soltero, directeur du planning stratégique chez patron Spirits. « Parfois ils disent "C'est où le Mexique ? C'est un État des États-Unis ?" »

En plus de faire connaître l'alcool – et le Mexique – aux consommateurs chinois, les producteurs vont devoir aussi se plier à la légalisation chinoise, qui empêche les meilleures tequilas de pouvoir entrer sur le marché chinois. En 2008, la Chine décidait d'interdire les tequilas premium affichant un taux de 100 pour cent d'agave (celles à 51 pour cent d'agave ont en revanche le droit d'être vendues en Chine).

La Chine a modifié cette règle en 2013 permettant à certaines tequilas affichant un taux de 100 pour cent d'agave d'être distribuées dans le pays, laissant espérer aux producteurs que le Chine devienne un marché important d'ici quelques années.

« La Chine a un gros potentiel, » dit Soltero. « Ils veulent essayer de nouveaux spiritueux. Ils aiment boire. Notre expérience – parce qu'on a fait plusieurs voyages d'affaires en Chine – c'est qu'ils adorent la tequila quand ils essayent. »


Suivez VICE News sur Twitter : @vicenewsFR

Likez la page de VICE News sur Facebook : VICE News FR