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Si vous n’avez rien compris au vin naturel, c'est le moment de vous y mettre

On vous fait gagner des places pour aller boire de bonnes quilles au salon « Sous les pavés, la vigne » qui démarre samedi prochain à la Bellevilloise.
Photo : Céline Maguet

Niveau pinard, vous avez toujours eu du mal à capter le concept des tanins, du sulfite, de « révolution liquide » ou de caves anarchistes ? Pas grave. La cinquième édition parisienne du festival « Sous les pavés, la vigne » dédié au vin naturel, a lieu le week-end du 29 avril à la Bellevilloise, à Paris, et MUNCHIES, partenaire de l'évènement, vous offre des places pour aller y chercher les réponses.

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Vous avez forcément déjà entendu parler des vins nat', ces pinards issus de raisins cultivés en bio (ou en biodynamie) et qui ne contiennent aucun (ou très peu) des dizaines d'additifs autorisés. Antonin Iommi-Amunategui, organisateur du salon, a publié aux éditions de l'Epure un manifeste puis un manuel pour s'initier au vin naturel.

LIRE AUSSI : Il n'y a pas de plus belle révolution liquide que celle du vin naturel

Il y décrit avec passion le système alternatif emprunté par ces quilles artisanales, les vignerons, la contre-culture et la philosophie qui les accompagnent. Un « cercle vertueux », comme Antonin l'appelle, où chaque acteur, des « franc-buveurs » aux cavistes indépendants, est équitablement lié.

Chez MUNCHIES aussi, on est allé voir des vignerons dits « natures » comme Henri Milan ou la famille Mosse et on les a écoutés parler d'un vin différent, loin des canons de « l'agriculture chimico-industrielle et pesticides-friendly ». Du coup on a posé quelques questions à Antonin pour savoir ce que le salon nous réserve.

« Cette année, on a invité une soixantaine de domaines en provenance de France, de Grèce, d'Italie et de Géorgie », explique-t-il. « On a décidé de mettre l'accent sur les vins vinifiés en amphores, une méthode de conservation qui remonte à la naissance du pinard. La peau du raisin est conservée et macère plus longtemps dans les amphores qui ont été enterrées pour préserver le vin dans des conditions idéales. Cette technique donne des résultats délicieux, des vins blancs avec une teinte orange et une trame tannique très particulière. »

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Pour représenter ce courant, des vignerons de Touraine qui ont importé les traditionnelles jarres géorgiennes - les qvevris - et qui appliquent cette méthode millénaire et même de Géorgie. « C'est le pays originel en quelque sorte. La région du monde dans laquelle le vin serait né. Aujourd'hui, on tire profit d'une technique que les premiers vignerons de l'humanité utilisaient il y a 8 000 ans », rappelle Antonin.

Alice Feiring, auteur incontournable de la planète des vins naturels, viendra aussi présenter son dernier ouvrage traduit en français et publié par Nouriturfu, la maison d'édition d'Antonin et de ses associées, Anne et Maréva. Et ça tombe plutôt bien parce que Skin Contact, voyage aux orignes du vin nu, parle justement de cette vinification en amphore.

« La présence d'Alice est assez exceptionnelle. C'est un peu la papesse du vin naturel. Celle qui s'est opposée à Robert Parker et ses gros vins toscans. C'est une des premières à avoir écrit qu'un autre vin était possible », ajoute Antonin.

« Mais c'est aussi une manière de s'interroger sur la place des femmes dans le monde du pinard. Il y a beaucoup de femmes vigneronnes qui seront présentes sur le festival », renchérit-il. En plus d'une table ronde organisée sur le sujet, une projection du documentaire de Philippe Gasnier, Naturellement vigneronnes, est organisée.

L'engouement autour du vin naturel ne faiblit pas. Antonin a observé la génération de chefs « locavores et sensibles à la qualité du produit » qui s'en est emparé. Certains restent assez retors comme « Jean-François Piège qui déteste le vin naturel ». Et Antonin de s'interroger : « C'est toujours étrange de vouloir chercher le légume parfait et de servir à côté des vins bourrés de chimie. »

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« La scène du vin naturel évolue. Elle été menacée par les tentatives de récupération, mais elle est parvenue à garder toujours son petit côté marginal et underground grâce aux gens qui la composent. C'est une des caractéristiques immuables du vin naturel. Il est fait par des gens qui ont une démarche éthique et politique. Bien sûr, ils n'ont pas les mêmes idées mais ils se retrouvent tous dans l'engagement », conclut Antonin.

Si vous avez envie de vous rincer le gosier ce week-end avec quelques amphores, il suffit d'écrire vos blazes ci-dessous.


Sous les pavés, la vigne, à la Bellevilloise, 19-21 rue Boyer, 75020 Paris du 29 avril au 1er mai